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Enquête

Personnes handicapées : un quotidien encore jalonné d'obstacles

Personnes handicapées : un quotidien encore jalonné d'obstacles

Conseiller en accessibilité, Georges Anicet Mbina alerte sur deux faits qui plombent la vie de la personne handicapée au Gabon : l'inobservance de ses droits et la distance envers sa personne, résultat des représentations sociales du handicap. Des croyances, connaissances et opinions souvent négatives, réductrices et stigmatisantes.

"Nous observons que la relation que nous entretenons avec les personnes handicapées s'accompagnent de regards mêlés de curiosité, de gêne ou de méfiance, d'évitement, de peur envers ce corps "mutilé", ce malade à guérir. Cette attitude s'explique par l'origine que nous attribuons au handicap : sorcellerie, pratiques et intervention d'esprits ou punition divine, mauvais sort, violation ou transgression d'un tabou, nonrespect des anciens, etc. A partir de là, nous associons le handicap à la fragilité, à l'incapacité, au manque de compétence, à la dépendance, quelqu'un qui a besoin d'aide et d'assistance. En un mot, un usager à prendre en charge. Ainsi, cet humain qui n'est pas comme nous n'est pas capable de faire la même chose que nous", analyse le spécialiste.

Le président de l'Organisation des personnes handicapées (OPH) ne dit pas autre chose. Jean-Stanislas Ellang rappelle même que depuis 2020, sa structure n'a cessé d'interpeller les sphères dirigeantes : "Est-ce que le fait d'être hadicapé diminue l'envie de vivre dignement ?" Une question qui, constate-t-il, demeure jusquelà sans réponse, mais toujours d'actualité.

En effet, comment parler d'une véritable inclusion sociale des personnes handicapées lorsque, des décennies durant, ces citoyens ont souvent été abreuvés de dons, au détriment de politiques conçues avec leur pleine participation et qui tiennent compte de leurs attentes au niveau local, provincial et national ? Comment assurer un accompagnement adéquat à cette catégorie sociale lorsque des statistiques précises y relatives font défaut aux pouvoirs publics ou ne sont que parcellairement fournies ? Or, estime Georges Anicet Mbina, pour mieux aider à la décision, il est nécessaire que des données chiffrées et précises sur chaque type de handicap, les tranches d'âge, le sexe, la zone de résidence, etc., soient mises à la disposition des autorités. Selon les chiffres issus du recensement général de la population de 2013, le Gabon compte officiellement 37 789 personnes en situation de handicap dont 48,2% souffrant d'incapacités motrices avec une forte proportion de paraplégiques, et 23,8% de malvoyants et aveugles.

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Olivier NDEMBI

Libreville/Gabon

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