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Enquête

Personnes en situation de handicap : quid de l’accessibilité des opérations électorales à venir ?

Personnes en situation de handicap : quid de l’accessibilité des opérations électorales à venir ?

Avec la convocation prochaine d'un référendum sur la nouvelle Constitution, et du collège électoral pour l'élection du président de la République, du Parlement et des représentants des collectivités locales, le Gabon est sur le point d'écrire une nouvelle page de son histoire.

Les personnes en situation de handicap, tout comme ses autres fils et filles, devraient, de ce fait, être associées à l’œuvre de modernisation du pays, tant ils ont tous leur place dans ce nouveau Gabon en pleine construction. Mais au moment où le pays entre progressivement dans ce processus électoral, il n'est pas sans objet de s’interroger sur l’accessibilité des opérations électorales à venir et les dispositions prises par le gouvernement pour permettre à cette catégorie sociale de participer pleinement , comme les autres citoyens dits "normaux", aux opérations de vote. 

Ce questionnement est d'autant plus nécessaire que sous les précédents gouvernements, les préoccupations des personnes handicapées en vue de leur permettre de vivre dignement n'ont souvent été traitées que très sommairement, qu'il s'agisse de la santé, de l'école, de l'accessibilité, de l'emploi, du transport, du logement, du sport, des loisirs, de l'environnement, de la citoyenneté, etc. Sinon à davantage les maintenir dans un statut d'éternels assistés que ces hommes et femmes refusent ouvertement d'assumer. Les associations et organisations des personnes handicapées, représentées ici par Jean Stanislas Ellang, n'y vont d'ailleurs pas par quatre chemins pour revendiquer un meilleur traitement.

Or, rappelle Georges Anicet Mbina, conseiller en accessibilité, le Gabon a librement signé et ratifié, comme c’est le cas pour plusieurs Etats Parties, la Convention des nations unies relative aux droits des personnes handicap é es (CNUDPH), respectivement le 30 mars et le 1er octobre 2007. En outre, il a ratifié le 26 juin 2014 le Protocole facultatif qui établit un mécanisme de traitement des plaintes individuelles.

En effet, la Convention a pour objet, en son article premier : "de promouvoir, protéger et assurer la pleine et égale jouissance de tous les droits de l'homme et de toutes les libertés fondamentales par les personnes handicapées et de promouvoir le respect de leur dignité intrinsèque". Aussi l'article 29, qui traite de la participation à la vie politique et à la vie publique des personnes handicapées, dispose-t-il que : "Les États Parties garantissent au x personnes handicapées la jouissance des droits politiques et la possibilité de les exercer sur la base de l'égalité avec les autres, et s'engagent : à faire en sorte que les personnes handicapées puissent effectivement et pleinement participer à la vie politique et à la vie publique sur la base de l'égalité avec les autres, que ce soit directement ou par l'intermédiaire de représentants librement choisis, et notamment qu'elles aient le droit et la possibilité de voter et d'être élues (…)."

Qu'est-ce qui n'a donc pas marché pour que des décennies durant, tous ces textes et engagements n'aient pas été pris en compte dans les politiques de développement du Gabon en vue d'améliorer la situation des porteurs de handicaps ? Mais au centre social d'Akebe, à Nkembo et par tout où se trouvent ces citoyens, malheureusement pas tous recensés à travers la République, apparaît une lueur d'espoir avec l'avènement du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI).

En effet, en son chapitre II qui traite des missions, l'article 2 alinéa 3 de la Charte de la Transition stipule : "L’engagement de réformes majeures sur les plans politique, économique, culturel, administratif et électoral". De même, plus loin, le chapitre IV (libertés, devoirs et droits fondamentaux, en son article 9 reconnaît que : "Tous les citoyens gabonais sont égaux en droits et en devoirs. Ils sont égaux devant la loi sans aucune distinction. Ils sont électeurs et éligibles dans les conditions déterminées par la loi".

Si l' on considère donc que le CTRI entend faire différemment en permettant aux personnes handicapées de prendre effectivement part aux prochaines consultations électorales, il va falloir dès à présent œuvrer à leur rendre accessibles les futures opérations de vote.

"Nous sommes disposés à accompagner le ministère de l’Intérieur dans la mise en œuvre de ce qui paraît être un challenge", suggère Georges Anicet Mbina

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