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Politique

Finances publiques : Quel budget pour 2015 ?

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SI le gouvernement s'en tient au respect des dispositions constitutionnelles – ce qui n'est toujours pas le cas au Gabon - les chambres du Parlement devraient recevoir sous peu le budget de l'exercice 2015. Mais avant de se projeter sur 2015, il convient de scruter le budget prévisionnel de 2014, revu à la baisse, et en cours d'exécution.

Initialement arrêté à 3.335,8 milliards de F CFA, ce budget a été plafonné à 2.954,6 milliards de CFA, soit une baisse de 381 milliards de FCFA. Malgré cette réduction significative, le gouvernement a tablé sur des investissements de 627 milliards de FCFA. Les charges de la dette s'élèvent à 594 milliards de FCFA. Le fonctionnement de l'Etat devrait coûter 1.222 milliards de FCFA.

Depuis janvier, et ce jusqu'au mois de juin dernier, l'exécution des dépenses était faite sur la base du budget initial. Les crédits ouverts n'ont été mis en place que de manière progressive à la consommation du fait des instructions du chef de l'Etat d'élaborer un collectif budgétaire au sortir du séminaire gouvernemental tenu à Franceville, en février 2014.

En dehors des dépenses relatives aux charges de la dette, des traitements et salaires dont les crédits ont été mis en place en totalité, ceux destinés aux autres dépenses de fonctionnement ont été mis en place à concurrence de 40% pour le fonctionnement de l'administration centrale et de 50% pour les crédits délégués. Inscrites globalement à un niveau de 1.363,5 milliards, les dépenses de fonctionnement (hors fonds souverains) ont été engagées pour 500,9 milliards de FCFA, soit 36,7% de la dotation initiale et 487,4 milliards durant cette période.

FACTEURS • Mais il faut se rendre à l'évidence : les dépenses de fonctionnement qui comprennent la solde permanente et la main d'œuvre non permanente (traitements et salaires) sont exécutées régulièrement et sans anicroche. En revanche pour les biens et services, les transferts et les interventions, plusieurs facteurs subsistent toujours. Nombre d'administrations et institutions de la République ont du mal à fonctionner du fait de l'absence de crédits disponibles. Certains services de l'Etat éprouvent des difficultés pour s'approvisionner en rames de papiers et autres. Toute chose qui plombe l'efficacité du service public.

S'agissant du volet investissement, les crédits ont été mis en place, mais non ouverts à la consommation à l'exception de quelques dépenses urgentes qui ont été engagées. Ce qui, au moment, a fait croire à un manque de liquidé dans les caisses de l'Etat. Pour l'heure, cela s'opère timidement. Cependant, nombre de chantiers sont arrêtés et des projets annoncés par le gouvernement pour être exécutés en 2014 n'ont pas connu un début de démarrage des travaux. Le gouvernement avait pris l'engagement de régler la dette. Au titre de ce service, 150 milliards ont été exécutés à fin mai 2014 et ce montant intègre 77,3 milliards pour la dette extérieure et 72,7 milliards pour la dette intérieure.

Au regard de ce constat, des interrogations demeurent quant à la capacité réelle de l'Etat à asseoir le développement économique, social et culturel du pays, surtout la mise en œuvre de la stratégie de développement humain, baptisée « Pacte social », en 2015. La capacité de l'Etat à supporter les charges sans cesse croissantes, consécutives à l'augmentation de la masse salariale, au versement des différentes primes (PIP, PIFE, PIR...), etc.

Il est entendu que 2015 marquera également le début d'application de la Budgétisation par objectif de programme (BOP). Une nouvelle constitution budgétaire complexe qui va toucher les structures administratives. Cette « loi de Finances rénovée », on l'espère bien, constituera une valeur ajoutée à la recherche de l'efficacité dans la gestion des finances publiques en termes d'exécution des crédits et de contrôle systématique. Il reste que la structuration du budget de 2015 devrait certainement tenir compte des observations formulées récemment par la Banque mondiale pour ce qui est de l'orthodoxie financière et les institutions de la République sur la mise en œuvre pratique du Pacte social.

Elie NGOUNGOUROU

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