Dans cinq jours, les Gabonais se rendront aux urnes pour élire leur président de la République. Au vu du déroulement de la campagne électorale, presque exclusivement animée par les équipes du candidat Brice Clotaire Oligui Nguema, notamment dans l'arrière-pays, l'issue de ce scrutin paraît dénuée de tout suspense.
En tout cas, de tous les prétendants au fauteuil présidentiel, le " Bâtisseur en chef" s'est montré présent sur toute l'étendue du territoire national et bien au-delà. À telle enseigne que dans plusieurs localités du pays, il est le seul dont les supports électoraux (affiches, tee-shirts, casquettes, etc.) sont visibles. Une présence savamment amplifiée par des relais locaux, sur fond d'un maillage territorial rigoureux et de déploiement de moyens assez impressionnants.
Dans tous les cas, cette campagne électorale se révèle être assez singulière dans la mesure où de nombreuses localités n'ont reçu la visite d'aucun candidat. Sans oublier que d'autres ont été bercées par un seul son de cloche. Ce qui, d'une certaine manière, pose un problème démocratique. Vu que de nombreux compatriotes se rendront aux urnes sans avoir véritablement cerné les offres politiques proposées. Lesquelles étalent la vision du Gabon des différents candidats au cours de sept prochaines années.
Une situation qui, à en croire de nombreux observateurs, souligne au grand jour la nécessité d'avoir suffisamment de moyens financiers et matériels pour mener à bien une campagne présidentielle dans notre pays. Car, indiquent-ils, aussi louables et salutaires que soient les intentions des candidats, celles-ci se heurtent à la dure réalité du terrain. "Sans argent ni logistique, difficile d'entrevoir un destin présidentiel. Surtout si le financement public fait défaut. Aucun candidat ne peut se rendre dans l'arrière-pays au moyen uniquement de ses idées ", précisent certains.
En tout cas, chez nous comme ailleurs, une campagne électorale exige pas mal d'argent. Quand bien même le plafonnement des dépenses au cours de la campagne électorale est fixé, selon les dispositions du Code électoral, à dix milliards pour la présidentielle au premier tour et moitié moins au second, la plupart des candidats sont, semble-t-il, dans l'impossibilité de couvrir raisonnablement les frais d'une campagne de manière à sillonner tout le pays.
D’autant plus que les appels à contribution ne sont pas encore très ancrés dans la culture politique nationale. Avec ceci que derrière pareilles initiatives, d'aucuns perçoivent une volonté de leurs auteurs de s'en mettre plein les poches sur le dos des populations.
Bref, face à cette situation, les candidats ont, semble-t-il, ajusté leur stratégie. En concentrant l'essentiel de leurs forces dans les grands centres urbains, principaux foyers électoraux du pays. " À quoi bon organiser de grands meetings quand on a peu de moyens et que leur efficacité n'a véritablement pas encore été prouvée à ce jour ?", s'interroge un membre de l'équipe d'un candidat.
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