L'ambiance était lourde et l'émotion à son comble, hier à la résidence de feu Louis-Gaston Mayila, sise à Montagne-Sainte où se déroulaient ses obsèques. Pour rendre un ultime hommage à ce dignitaire de la République, le président de la Transition, le général Brice Clotaire Oligui Nguema l'a élevé, à titre posthume, à la dignité de Grand-Croix de l'étoile équatoriale.
Né le 25 janvier 1947 à Boungounga, dans le district de Fougamou, Me Louis-Gaston Mayila a tiré sa révérence, le 4 février denier à Montreuil-sur-Mer dans la commune du Pas-de-Calais. Décédé à l'âge de 78 ans des suites d'un accident vasculaire cérébral (AVC), l'homme aura marqué son passage terrestre par une carrière professionnelle et politique exceptionnelle et bien remplie.
Difficile, en effet, de passer au microcosme les quatre dernières décennies politiques au Gabon sans y associer le nom de ce natif de Yombi. Tant ses sorties suscitaient au sein de l'opinion publique des réactions aussi diverses que controversées.
Louis-Gaston Mayila a porté sur les fonts baptismaux deux formations politiques. Après avoir claqué la porte du Parti démocratique gabonais (PDG) au lendemain de l'avènement du multipartisme en 1990, il a créé en 1992 le Parti de l'unité du peuple (PUP). Avant de regagner "la maison du père", le PDG, sa première écurie politique. Connu voire reconnu pour son franc-parler, l'administrateur civil en chef et avocat déposera à nouveau son tablier.
Avant de créer en 2009 l'Union pour la nouvelle République (UPNR). Opposé à la gouvernance du président déchu Ali Bongo Ondimba, il intégrera les rangs de l'opposition en 2016 aux côtés de Jean Ping. Un camp auquel, il va demeurer fidèle jusqu'à son dernier souffle.
Homme de culture, singulièrement grand maître du rite "Bwiti" – dont il faisait l'apologie — Me Mayila disposait également de plusieurs entreprises, notamment Air Affaires Gabon, Score, etc. Demain il sera conduit à sa dernière demeure à Yombi dans la Ngounié, sa province natale.
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