VIH et droits humains au Gabon : Un débat nécessaire sur les enjeux de la lutte

Sous le thème "VIH et droits humains au Gabon : quels enjeux ?", la rencontre animée par Ismaël Kevin Okoumba Akouo, magistrat spécialisé en droits humains, et Yves Nzoghe Nka, juriste et doctorant en droit, a permis de dresser un bilan nuancé de la situation.

L'accent a été mis sur la responsabilité de l'État dans la garantie de l'accès aux soins. Si des efforts louables ont été réalisés avec la mise en place de centres de traitement et la gratuité des antirétroviraux, des défis persistent. Les ruptures de stock de médicaments, le manque de formation du personnel soignant et l'insuffisance du soutien psychologique aux patients restent des préoccupations majeures.

La discussion a également abordé la question de la sensibilisation, notamment auprès des jeunes, qui semble s'être affaiblie ces dernières années. Un constat alarmant qui souligne la nécessité de redynamiser les campagnes d'information sur les risques et les modes de transmission du VIH.

Concernant l'approche pénale, Yves Nzoghe Nka a rappelé que le Code pénal gabonais, depuis 2019, punit sévèrement la transmission volontaire du VIH. Cependant, la difficulté à prouver l'intentionnalité de la transmission représente un obstacle majeur à l'application effective de la loi.

Au-delà de l'aspect répressif, l'accent a été mis sur l'importance de lutter contre la discrimination et de garantir le respect des droits fondamentaux des personnes vivant avec le VIH. La session de questions-réponses qui a suivi les interventions a permis d'approfondir ces différents points et de sensibiliser davantage l'assistance sur cette problématique complexe.

La rencontre du Remapsen Gabon a permis d'ouvrir un dialogue constructif sur les enjeux de la lutte contre le VIH au Gabon. En mettant en lumière les forces et les faiblesses du système actuel, elle appelle à une action concertée entre les différents acteurs pour garantir un accès équitable aux soins et faire respecter les droits de tous.