Retrait de la banderole exigeant la fin de la cotutelle jugée toxique avec l'Éducation nationale, ouverture du portail et, surtout, célébration au champagne : les signes de la sérénité retrouvée dans la maison École normale supérieure (ENS) étaient visibles hier lors de l'assemblée générale du Syndical national des enseignants-chercheurs, section ENS (Snec-ENS).
Mais qu'est-ce qui a motivé ces gestes forts ? Principalement la satisfaction d'une revendication majeure : la sortie de la cotutelle avec l'Éducation nationale. ''Les décisions du Conseil des ministres de la semaine dernière nous ont plus ou moins satisfaits'', explique le Pr Lucien Manokou, président du Snec national.
En effet, lors du Conseil des ministres du 13 février, un projet d’ordonnance portant création et organisation de l’Université des sciences de l’éducation (USE) a été adopté. Cette USE aura pour mission de dispenser la formation initiale et continue dans les domaines des sciences, des technologies, des lettres, des langues, des sciences sociales, ainsi que dans les métiers de l’éducation, de l’enseignement, de la formation professionnelle et de la recherche scientifique. "La création de l'Université des sciences de l'éducation va au-delà de nos attentes. Nous en sommes totalement satisfaits", se réjouit le président du Snec-ENS, le Pr Hilaire Ndzang Nyangone. Concrètement, l'ENS s'est-elle muée en USE ? Non ! L'USE, précisent les syndicalistes, est un vieux projet qui remonte aux états généraux de l'éducation et de la formation de 2010.
L’idée initiale était de regrouper sous une même entité tous les établissements chargés de la formation des personnels éducatifs. Ainsi, l’USE ne remplacera pas uniquement l’ENS, elle intégrera l’ENS, l’Enset, ainsi que d’autres facultés et grandes écoles dédiées à la formation et aux métiers de l’éducation.
Avec l’opérationnalisation de l’USE, l’ENS disparaîtra. Ses missions seront transférées à cette nouvelle université qui aura la charge de former le personnel enseignant du premier et du second cycle du secondaire. Est-on, pour autant, sorti de l'auberge ? Vu sous cet angle, il semble bien que oui. Mais il faut rester prudent et attendre avant de clore définitivement ce dossier.
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