Instaurée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en 1988, la Journée mondiale de lutte contre le Sida a lieu chaque 1er décembre. Hier, pour donner une tonalité particulière à cette célébration portant, cette année, sur le thème : “Surmonter les perturbations, transformer la réponse au Sida”, la ministre des Affaires sociales et de l'Inclusion, Nadine Nathalie Awanang-Anato, assurant l'intérim du ministre de la Santé, a fait état de la situation du VIH/Sida dans notre pays.
Selon elle, les dernières estimations de l'Onusida, datant de décembre 2024, présentent un tableau où la prévalence est située à 2,8 % chez les personnes âgées de 15 à 49 ans, et de 0,9 % chez les jeunes de 15 à 24 ans, avec les tendances épidémiologiques selon les genres et les mêmes disparités provinciales (lire ci-dessous).
"Ces quelques chiffres nous rappellent d'une part la résilience de notre réponse car des milliers de personnes ont accès aux soins, sont diagnostiquées et bénéficient de traitements. D'autre part, ils soulignent qu'il reste des zones critiques liées à la mortalité, à l'abandon du traitement, à l'augmentation des infections chez les jeunes, et à des inégalités de genre", a souligné la ministre intérimaire de la Santé.
Non sans ajouter que dans ce contexte national fragile, les perturbations externes prennent un poids encore plus alarmant. Et qu'en cas de réduction du financement des donateurs internationaux, l'on ferait face à des effets dévastateurs du VIH au Gabon. Citant la dégradation des services de dépistage et de prévention ; un affaiblissement des communautés locales ; un frein à l'innovation, et un affaiblissement du plaidoyer pour les droits des personnes affectées par cette pathologie et de la mobilisation communautaire.
Malgré toutes ces menaces, le gouvernement estime toutefois qu'il y a des motifs légitimes d'espérance, d'autant plus que le Gabon et ses communautés font preuve d'une remarquable résilience. “Le fait que 29 000 personnes soient sous traitement montre que notre système, bien que fragile, fonctionne”, a ajouté Mme Awanang-Anato.
Et parmi d'autres signaux forts prouvant que l'État ne baisse pas les bras dans ce combat, l'on a évoqué les initiatives de la Direction générale de la Prévention du Sida, en collaboration avec le Comité de lutte contre le Sida du ministère de l'Éducation nationale, ciblant les jeunes, en particulier les adolescents.
Le gouvernement appelle les entreprises du secteur privé à renforcer leur implication en intensifiant les actions de prévention et de sensibilisation en milieu professionnel. À encourager le dépistage volontaire et à lutter contre toute forme de stigmatisation, et à soutenir les initiatives nationales et communautaires visant à améliorer l'accès aux soins et aux traitements antirétroviraux, etc. Et aux bailleurs de fonds internationaux, un réengagement soutenu pour consolider les partenariats et garantir la continuité des programmes. Le gouvernement a été invité à renforcer les financements domestiques pour mieux s'investir dans la riposte et la prévention contre le VIH.
Mais l'autre impératif reste la surveillance, le suivi et le retour des “perdus de vue”. À ce titre, l'État promet de développer des stratégies innovantes telles le suivi mobile, le mentorat et l'accompagnement communautaire afin de ramener dans les soins, ceux qui ont quitté le système, pour empêcher une mortalité évitable.
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