La Cour criminelle spéciale de Libreville a rendu, jeudi passé, son verdict dans le dossier concernant deux ressortissants burkinabè poursuivis pour exploitation illégale d'or à Ndjolé, dans le département de l'Abanga-Bigné, dans la province du Moyen-Ogooué. Issaka Yaméogo et Salif Diallo ont écopé de cinq ans de prison ferme. Un verdict qui souligne la fermeté des autorités gabonaises face à ce fléau environnemental et économique.
En effet, rentrés clandestinement au Gabon, il y a quatre ans, les deux accusés avaient initialement exercé dans la restauration à Libreville, avant de rejoindre la région de Ndjolé. C'est sur un site d'orpaillage sauvage qu'ils ont été interpellés par les éléments de la gendarmerie nationale avec 13 grammes d'or, puis placés sous mandat de dépôt depuis janvier 2021 à la prison centrale de Gros-Bouquet dans la capitale gabonaise.
À la faveur des débats, le parquet général a voulu faire montre d'une fermeté totale. "La loi est claire. Quiconque exploite les richesses du pays sans autorisation est en faute", a tonné le Ministère public, invoquant les articles 110 et 11 du Code minier et l'article 411 du Code pénal. L'accusation a également dénoncé les impacts écologiques dévastateurs de leurs activités : déforestation et pollution par l'usage de produits chimiques hautement toxiques.
Plaidant coupable, l'avocat de la défense a reconnu la matérialité des faits. " Ils ont compris qu'ils étaient dans l'illégalité. On ne quitte pas son pays volontairement pour être en prison ", a souligné la partie défenderesse. Non sans implorer l'indulgence de la Cour au nom de la précarité de la situation des accusés.
Le tribunal, tout en leur accordant des circonstances atténuantes, a suivi les réquisitions du maître des poursuites. Aussi, la peine de cinq ans d'emprisonnement ferme est assortie d'une amende d'un million de francs CFA et la confiscation de l'or extrait au profit de l'État gabonais.
Ce jugement envoie un signal fort contre l'exploitation illicite des ressources naturelles du Gabon.
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