Le Gabon est confronté à une crise silencieuse au sein de son système de santé. Selon le Collectif des infirmiers assistants du Gabon (CIAG) et le Syndicat national des personnels de santé public du Gabon (Synaps P-GA), 1 852 agents paramédicaux sont bloqués en catégorie B2 depuis plus de 20 ans, faute d'un plan de carrière adapté. Cette situation, dénoncée lors d'une assemblée générale au ministère de la Santé le 18 janvier dernier, soulève des inquiétudes quant à la reconnaissance et à la valorisation du travail de ces professionnels de la santé.
Les infirmiers-assistants, qui se battent pour la revalorisation de leurs salaires, la gratuité des soins pour eux et leurs ayants droit dans les établissements publics, dénoncent également l'absence de concours professionnels et d'opportunités de formation. Éric Akoure, secrétaire général de Synaps P-GA, a exprimé son indignation : "Comment garder un agent plus de 20 ans dans la même catégorie ? Les infirmiers-assistants méritent un traitement plus humain."
Ce constat alarmant met en lumière une réalité souvent ignorée : de nombreux agents bénévoles occupent des postes essentiels dans les hôpitaux, tandis que des médecins, sages-femmes et infirmiers attendent une affectation depuis plus de trois ans. Cette situation met à mal la qualité des soins offerts à la population gabonaise, déjà fragilisée par des conditions sanitaires précaires.
Le personnel soignant, traditionnellement silencieux, a toujours privilégié l'intérêt général au détriment de ses propres droits. Cependant, cette attitude a conduit à un mépris systématique de la part des anciennes autorités. Aujourd'hui, les infirmiers-assistants et autres agents de santé espèrent que les nouvelles autorités sauront entendre leurs revendications et répondre concrètement à leur appel à la justice et à la dignité.
Face à cette impasse, l'urgence d'une réforme du secteur de la santé s'impose. Les professionnels de santé, en première ligne dans la lutte pour le bien-être de la population, méritent un soutien et une reconnaissance à la hauteur de leurs sacrifices. Le temps est venu pour le Gabon de repenser ses priorités et d'investir dans le capital humain qui constitue l'âme de son système de santé.