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Enquête

Moanda : déscolarisées et sans emploi, elles s'unissent pour combattre le chômage

Association des femmes de valeur et productives. © L'union

Conscientes de la précarité dans laquelle baignent de nombreuses femmes, de la dégradation du tissu social, de l’appauvrissement et de la perversion grandissante des populations, et au regard de l’urgence de l’autonomisation de la gent féminine au Gabon, plusieurs femmes sans emploi vivant dans la province du Haut-Ogooué, ont décidé de se mettre ensemble au sein d’une structure, l'"Association des femmes de valeur et productives". Objectif : se lancer dans l’entrepreneuriat à travers l’entraide et des stratégies d’épargne.

Il s’agit de femmes déscolarisées très tôt, sans emploi et désireuses d’entreprendre. La jeune association qui fête le premier anniversaire de sa création prône l'indépendance financière, quels que soient leur âge, leur ethnie ou leur origine sociale. Elle est présidée par une compatriote, Valentine Biyokala Mouwembe Lipoukou, qui travaille à aider ses semblables à développer des activités génératrices de revenus, pour en faire des entrepreneures. Aussi, les femmes de valeur et productives ont-elles créé une bananeraie et un champ de manioc de deux hectares chacun.

Les ressources générées par ces exploitations leur ont permis à ce jour d'autonomiser financièrement cinq de leurs membres en les lançant dans la vente de friperie, d'asperges et de beignets. Basée à Moanda, chef-lieu du département de la Lebombi-Leyou, l'association offre également des formations à ses adhérentes dans la fabrication des produits artisanaux. Elle finance aussi la formation de ses membres désireuses d’apprendre un métier ou de parfaire leurs cursus académiques, en prenant en charge 50 % des frais de scolarité.

Telle une microfinance, l’association accorde un financement aux membres qui le souhaitent pour financer un microprojet, lequel sera remboursé sur une certaine durée, en fonction du montant sollicité.  "Préoccupée par le rôle que joue la femme dans la cellule familiale et soucieuse d’améliorer les conditions de vie de la femme, notre action touche l’aspect économique, éducatif et social. De fait, nous apportons aux femmes l’appui technique, pédagogique et financier approprié pour la réalisation des microprojets", explique Valentine Biyokala Mouwembe Lipoukou.

La structure associative met donc à la disposition de ses membres, une somme d’argent par mois pour la réalisation d’un micoprojet, tel que la vente de beignets, d’asperges, etc. En outre, une caisse "en or" est ouverte durant l’année pour permettre à chaque adhérente d’épargner un montant minimum de cinq mille francs mensuel. Et quand arrive le mois de décembre, ladite épargne est remise aux bénéficiaires. Samedi dernier par exemple, était jour de remise des premières épargnes à leurs acquéreurs, autour d’un repas convivial qui a davantage raffermi les liens entre les femmes. Un panier de la ménagère est également organisé pour permettre aux membres de recevoir des cadeaux composés de produits de première nécessité.

Au cours de leur sortie officielle, le délégué spécial chargé de la gestion du 1er arrondissement de la commune de Moanda, a tenu à encourager cette initiative. "Nous vous présentons nos sincères félicitations pour cet engagement. La femme a désormais compris que son rôle n’est pas seulement de rester au foyer ou à la cuisine. Mais celle qui sait entreprendre se valorise, en passant par des associations. Lorsque nous voyons ce que vous faites, nous ne pouvons que vous encourager et vous dire bon vent. Appelez davantage vos sœurs et amies à s’intégrer avec vous. Votre façon de faire crée la cohésion sociale et l’unité nationale", a déclaré admiratif, Chrislin Makoundji. En créant ses propres ressources, l’association s’épanouit au mieux et aide ses membres à devenir des femmes d’affaires, à l’image de leurs congénères du Cameroun ou d’Afrique de l’Ouest.

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