L'Union : Stéphane Lasme, vous avez longtemps évolué en NBA et en Grèce, notamment. Pourquoi avez-vous décidé de mettre un terme à votre carrière maintenant ?
- Stéphane Lasme : "J’ai décidé de mettre un terme à ma carrière pour plusieurs raisons. En effet, après plus de quinze ans à jouer au plus haut niveau, mon corps a commencé à me dire qu’il était temps. C’était une décision réfléchie, car je voulais partir en étant encore capable de contribuer sur le terrain. De plus, j’avais envie de me consacrer à d’autres projets, notamment dans les affaires et le développement du sport.
Aujourd'hui, vous êtes candidat au poste de président de la Fédération gabonaise de basket-ball. Qu'est-ce qui motive votre candidature et quelles sont vos chances de réussite ?
- "Ma candidature est motivée par mon amour pour le basket-ball et mon envie de redonner au Gabon ce que ce sport m’a offert. J’ai acquis une expérience précieuse à travers mes années en NBA et en Europe, et je pense qu’elle peut servir au développement du basket-ball gabonais. Quant à mes chances, je suis confiant, mais ce sera avant tout la volonté des acteurs du basket et des clubs qui déterminera le résultat. Mon objectif est de rassembler tout le monde autour d’un projet ambitieux.
Que voulez-vous exactement apporter au basket gabonais ?
- "Je veux professionnaliser le basket-ball gabonais, en structurant mieux les compétitions nationales, en développant la formation des jeunes et des entraîneurs et en créant des passerelles vers les clubs et championnats internationaux. Je souhaite aussi travailler sur les infrastructures, car le manque de terrains et d’équipements modernes est un frein majeur pour nos athlètes. Enfin, je veux insuffler une dynamique qui permettra au basket-ball de devenir un véritable levier de développement pour les jeunes.
Après votre carrière sportive, vous vous êtes lancé avec succès dans le monde des affaires, ce qui est rare dans notre pays. Comment avez-vous réussi cette transition de sportif de haut niveau à homme d'affaires ?
- "La transition n’a pas été facile, mais elle était préparée. Durant ma carrière, j’ai toujours eu un œil sur l’après-basket. J’ai investi dans des secteurs qui m’intéressaient et j’ai eu la chance de m’entourer de personnes compétentes. J’ai aussi appris à me former, à écouter et à prendre des décisions. Le plus important pour moi était de ne pas laisser mon identité se limiter à celle de joueur de basket, mais de la transformer en un acteur économique et social.
On vous a vu en audience à New York avec le chef de l’État. Doit-on comprendre que vous êtes le candidat du Palais ?
- "Non ! Je tiens à clarifier que ma candidature est totalement indépendante. Bien sûr, j’ai eu l’honneur de rencontrer le chef de l’État pour échanger sur les opportunités de développement du sport au Gabon, mais cela ne signifie en aucun cas que je suis le candidat du Palais. Mon engagement pour le basket-ball et le sport gabonais en général est une démarche personnelle, portée par ma vision et mon expérience. Je veux travailler avec toutes les parties prenantes pour le bien du sport national.
Vous êtes au Gabon justement à la demande du chef de l'État, Brice Clotaire Oligui Nguema. Que vous a-t-il dit exactement pour que vous acceptiez de venir investir au Gabon ?
- "Le chef de l’État m’a parlé de sa vision pour le Gabon, notamment en matière de développement économique et sportif. Il m’a convaincu qu’il y avait un réel besoin de talents locaux et d’investissements pour booster plusieurs secteurs. Il m’a aussi donné l’assurance que l’État soutiendrait des initiatives comme la mienne, en mettant en place des conditions favorables pour les investisseurs.
Au-delà du basket-ball, comment les autres disciplines pourraient-elles profiter de votre vision de développement du sport en général ?
"Ma vision du sport ne se limite pas au basket-ball. Je suis convaincu que tous les sports peuvent bénéficier d’une meilleure structuration, d’un accès élargi aux infrastructures et d’une formation adaptée des encadreurs. Mon objectif est de poser les bases d’une politique sportive intégrée, où chaque discipline pourra se développer selon ses spécificités, mais avec un accompagnement équitable. Par exemple en créant des complexes multisports, en organisant des compétitions et en attirant des sponsors.
Vous êtes ici avec des investisseurs étrangers. Quels sont vos projets à court terme ?
- "À court terme, nous souhaitons développer des infrastructures sportives modernes et accessibles, comme des complexes multisports et des académies de basket-ball. Ces projets visent non seulement à former les jeunes talents, mais aussi à créer des emplois et à encourager l'économie locale. Nous voulons également lancer des programmes de renforcement des capacités pour les cadres dirigeants et les techniciens et un programme de développement pour les jeunes athlètes gabonais, en collaboration avec des clubs et institutions étrangères.
Pour conclure, peut-on donc compter sur Lasme pour développer le sport national dans son ensemble ?
- "Absolument ! Le sport est un outil puissant pour rassembler les gens, donner des opportunités aux jeunes et promouvoir une image positive de notre pays. Je suis déterminé à utiliser mon expérience et mes ressources pour contribuer au développement du sport national, pas seulement dans le basket-ball, mais aussi dans d’autres disciplines, et même dans la culture."