Elle n'a duré que six mois. On aurait pensé que la mairie remettrait bien vite le couvert, mais rien... Quand on se penche sur la presse de janvier à juillet dernier, on s'aperçoit que la Restauration de l'ordre urbain (ROU) a seulement suscité un sentiment mitigé. Cela en dépit d'un matraquage médiatique, de fortes équipes mobilisées sur le terrain pendant des jours et de gros moyens financiers.
Pour de nombreux Librevillois, la ROU n'a rien changé. On pourrait disserter sur les moyens qui auraient dû être déployés pour obtenir un résultat différent (combattre l'incivisme, avoir des rues plus propres, etc.), mais ce serait perdre son temps. Car rien que l'intitulé de l'opération "Restauration de l'ordre urbain" montre que l'Hôtel de Ville savait, en réalité, ce qu'il faisait. En effet, "en urbanisme et en architecture, le terme de restauration implique le retour d’un bâtiment, voire d’un quartier, à son état originel. Cette politique, fréquente en architecture, l’est beaucoup moins en urbanisme et est réservée à quelques cas à forte valeur primordiale", explique geoconfluences.ens.
En se basant sur ces explications, on comprend mieux quel était l'objectif de la mairie. Elle a trouvé des trottoirs et les rues envahies de vendeurs, d'immondices et de garages anarchiques. Elle a donné l'impression qu'elle allait redonner à la capitale un visage plus avenant. Mais ce n'était que de la communication. Les vendeurs ont retrouvé leur coin de bitume, les garages clandestins pillulent toujours, les immondices envahissent les caniveaux. C'est aussi une forme de restauration, puisque Libreville a retrouvé son visage originel. Une situation qui souligne l'échec d'une opération.