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Société & Culture

ANBG : fin des orientations des nouveaux bacheliers vers le privé ?

ANBG : fin des orientations des nouveaux bacheliers vers le privé ?

La question traverse les couloirs de l’Agence nationale des bourses du Gabon (ANBG) depuis plusieurs jours et alimente toutes les conversations chez les parents et les étudiants : la politique des bourses dans l'Enseignement supérieur va-t-elle connaître un changement radical ? Des informations confidentielles, glissées par des sources ayant requis l’anonymat, laissent penser que l’institution aurait déjà commencé à appliquer discrètement de nouvelles règles. Selon ces indiscrétions, l’ANBG aurait décidé de ne plus orienter les bacheliers issus des séries générales vers les établissements privés. La mesure, si elle se confirme, constituerait une rupture avec une pratique installée depuis des années. "Même avec 12 de moyenne au premier tour, les séries générales ne seront plus orientées vers le privé", confie une source proche du dossier. Désormais, seuls les titulaires des baccalauréats professionnels dans les filières industrielles pourraient continuer à bénéficier d’une telle orientation.

Un exemple témoigne déjà de cette nouvelle rigueur : un bachelier de série D, admis avec 11,40 de moyenne et désireux de s’inscrire en sciences dans un établissement privé, a vu sa demande rejetée. La décision lui a été notifiée directement, sans annonce publique, laissant planer le doute et entretenir les rumeurs.

Le resserrement ne concernerait pas uniquement les orientations locales. Les projets d’études à l’étranger seraient également encadrés de manière plus stricte. Selon les mêmes sources, seules les inscriptions validées dans des établissements publics du Gabon seraient désormais prises en compte pour une éventuelle bourse internationale. Or, le décret 065/PR/MES/RSIT du 12 février 2024 fixe déjà un cadre restrictif, en limitant les bourses à l’étranger aux filières dites prioritaires : transformation des matières premières, agronomie, numérique et digital, aéronautique, et spécialités médicales.

Cette communication feutrée, sans position officielle de l’ANBG, soulève plusieurs interrogations de fond. D’abord, les universités et grandes écoles publiques gabonaises disposent- elles de la capacité d’accueil suffisante pour absorber l’afflux massif d’étudiants qui ne seraient plus dirigés vers le privé ? Ensuite, qu’en est-il de la dette accumulée par l’État envers les établissements privés partenaires, qui accueillent chaque année des centaines de boursiers et attendent toujours le règlement de plusieurs arriérés des frais de scolarité ?

Enfin, au-delà des questions budgétaires, la décision interroge sur la stratégie nationale en matière d’enseignement supérieur. Réduire les orientations vers le privé et resserrer l’accès aux bourses internationales pourrait se comprendre si, parallèlement, le pays avait investi dans la création ou la modernisation d’établissements publics répondant aux standards internationaux et dotés de filières innovantes. Or, malgré certains efforts, l’écart entre les ambitions affichées et la réalité reste criant. Les infrastructures publiques peinent encore à répondre aux besoins croissants d’une jeunesse nombreuse et ambitieuse. Les conditions d’apprentissage sont souvent difficiles, les filières adaptées aux défis du futur demeurent encore limitées. Tout comme les capacités d’accueil des établissements publics.

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