Éditorial : 10 jours pour convaincre

Vingt-neuf ans après le référendum de juillet 1995, les Gabonais sont appelés à se prononcer par "Oui" ou "Non" sur la nouvelle Loi fondamentale. Il s'agit donc d'un rendez-vous politique majeur, d'autant que le référendum sur la Constitution est l'un des mécanismes par lesquels le peuple exerce sa souveraineté. C'est aussi un outil civique permettant à chaque citoyen gabonais inscrit sur les listes électorales (au Gabon comme à l'étranger) d'exercer son devoir civique.

À ce titre, nous devons tous nous impliquer pour exprimer notre engagement pour le pays, en faisant sans ambages et sans fioritures le choix qui s impose et manifester notre sens de la responsabilité dont a besoin le pays à ce moment précis de son histoire politique. Nous devons le faire pour aussi défendre notre citoyenneté, étant conscients du rôle qu'est appelé à jouer chacun dans la vie de la Cité.

C'est pourquoi, la campagne qui s'ouvre sera pour les partisans du "Oui" ou du "Non", ou encore, pour les faucons ou les colombes, de descendre dans l'arène pour convaincre nos compatriotes de faire le bon choix. Car entre ceux attachés à la dénonciation violente à coups de rhétorique du projet soumis à l'approbation du peuple le 16 novembre prochain et les autres qui la soutiennent parfois avec peu d'entrain, chaque camp, chaque citoyen, devra pouvoir s'imposer par la justesse et la pertinence de ses arguments. Et il y en a tout naturellement pour ceux et celles qui sont totalement engagés pour le bien et l'avenir du pays et des Gabonais.

Par conséquent, il est illusoire de croire que les arguments démagogiques ou de politique politicienne parviendront à prendre le dessus dans un contexte ou les Gabonais entendent saisir ce moment pour marquer leur volonté d'écrire une nouvelle page de l'histoire de leur pays. Pour cela, nous devons tous, aussi bien les acteurs politiques que l'ensemble des forces vives de la Nation, nous dépenser, nous impliquer sérieusement sur le terrain, pendant cette période de propagande électorale, sans calculs politiciens, tous masques tombés et sans arrière-pensées, pour expliquer, convaincre nos concitoyens afin de faire triompher chacun son vote le 16 novembre prochain.

On sait que l'objectif premier, au regard du chronogramme de la Transition, est de permettre au pays de sortir de ce processus et de l'isolement, quoiqu’apparent, qu'il connaît aujourd'hui. Vu sous cet angle, l'idéal serait que le "Oui" l'emporte. Mais, il revient aux tenants de cette position d'user de la force de l'argumentation pour convaincre les électeurs gabonais. D'autant plus que les tenants du "Non", ne manqueront pas d'apporter une contradiction sans doute motivée. Tout en sachant que si leur camp triomphe, le chronogramme de la Transition pourrait être revu.

Aux Gabonais maintenant d'apprécier en leur âme et conscience l'importance de l'enjeu qui se joue pour le pays. Car une Constitution est une matrice qui régente le vivre-ensemble. Dès lors, nous disposons de Dix jours pour... convaincre.