L'initiative mérite d'être saluée si est tant que l'objectif est d'offrir une opportunité économique et donc d'autonomiser la population cible. Il y a cependant matière à réflexion sur les conditions d'acquisition définitive de ces moyens roulants par les bénéficiaires. Des conditions, à tout considérer, intenables, quand on sait que les acquéreurs ont été choisis parmi les nombreux démunis que compte le pays et auxquels l'État a pourtant le devoir d'apporter une assistance.
La première condition est de disposer d'une caution (remboursable) de 1 000 000 FCFA. Plus 100 000 francs pour disposer de la carte de transporteur. Ensuite, l'acquéreur devra verser au quotidien une somme de 20 000 FCFA, et ce pendant six jours, soit un montant de 120 000 FCFA par semaine. Un mois comptant quatre semaines, il faudra donc s'acquitter mensuellement d'une somme de 480 000 FCFA.
À cette date, les porteurs de ce projet dit social ont indiqué que "les versements se feront sur 30 mois", soit deux ans et demi. C'est dire que chacun devra verser un montant de 14 400 000 FCFA. À cela s'ajoute la caution – remboursable sous conditions –, ce qui fait donc un remboursement global de 15 500 000 FCFA par personne.
Tout compte fait, les acquéreurs devront, collectivement, reverser aux porteurs du projet 6 milliards 463 millions 500 mille FCFA (15 500 000 FCFA x 417 taxis). Des chiffres qui donnent le tournis, et qui questionnent sur le coût exact des véhicules chez les concessionnaires.
Par ailleurs, il ressort qu‘une structure de microfinance, partenaire du projet, aurait pris en charge le volet caution que les bénéficiaires devront rembourser à raison de 1 900 francs/jour sur les 30 mois d'exploitation de ces nouveaux taxis. Et durant la période de remboursement, les futurs acquéreurs assurent eux leur rémunération comme ceux les ayant précédés, précise-t-on.
À saluer tout de même l'accompagnement de TaxiGab + qui s'engage dans ce projet découlant du partenariat public-privé à prendre en charge des opérations essentielles (assurance, vidange, pneus, plaquette) durant les 30 moins d'exploitation de ces véhicules obéissant à un nouveau modèle économique.