Ali Bongo Ondimba annonce son retrait de la vie politique nationale

Reclus à sa résidence de la Sablière depuis le 30 août 2023, l'ancien chef de l'État, Ali Bongo Ondimba, dans une lettre adressée à ses compatriotes et parvenue hier à notre desk, a appelé ces derniers à la réconciliation nationale tout en réaffirmant son retrait de la vie politique et son "renoncement définitif à toute ambition nationale" ainsi que celui de son épouse Sylvia et de son fils Nourredin.

Un retrait dont la première conséquence serait l'élection ou la désignation dans les jours à venir d'un nouveau président du Parti démocratique gabonais (PDG), formation politique dont il était jusqu'alors "Distingué camarade président" (DCP). C'est une page de l'histoire politique de notre pays des trois dernières décennies qui vient ainsi de se fermer.

Car c'est à la fin des années quatre-vingt et au début de la décennie 90 qu'il fut propulsé sur le devant de la scène politique avant d'être élu en 2009 à la magistrature suprême, l'ambition de toute une vie. Dans cette missive aux accents de contrition, l'ancien numéro un gabonais assume pleinement et seul toutes les insuffisances constatées sous ces deux septennats "tant sur le plan social que s'agissant du fonctionnement de nos institutions".

Non sans appeler "à l'arrêt des tortures intentées contre sa famille, plus particulièrement son épouse et son fils". C'est donc conscient des errements de sa gouvernance et de la volonté de ses concitoyens de changer de système qu'il a également appelé à renoncer à la vengeance et à écrire la prochaine histoire de notre pays avec "harmonie et humanité" tout en s'engageant avec honneur et sincérité à ne "jamais constituer, pour le Gabon, un risque de menace, de trouble et déstabilisation dans ce moment de reconstruction". Pour autant, Ali Bongo Ondimba n'est pas allé jusqu'à demander pardon à ses compatriotes.