Au terme de la saison 2020-2021 de Super Lig (D1 turque), l'attaquant international gabonais Aaron Boupendza, 28 ans, terminait en tête du classement des buteurs avec 22 réalisations.
Une première pour le natif de Moanda ! Pour certains, un avenir radieux s'ouvrait pour notre compatriote. Du coup, plusieurs clubs s'étaient bousculés pour recruter Boupendza. l'Atalanta Bergame (Série A-Italie) était prête à mettre sur la table 9 millions d'euros (environ 5 milliards 900 millions de francs) pour enrôler Boupendza… Puis arrive, en janvier 2022, la 33e édition de la Coupe d'Afrique des Nations au Cameroun.
Là encore, Boupendza, qui "n’était pas hors jeu", brille. Ses posters sont même dans les rues de Libreville. Incroyable mais vrai ! La ferveur Boupendza gagne tout le pays. Le Gabon tient enfin son buteur, le digne successeur de PEA. Mais voilà : contre toute attente, le joueur gabonais et ses agents déclinent l'offre italienne pour s'engager au Qatar. Destination Al Arabi pour un transfert évalué à plus de 4 milliards de francs.
Une petite saison puis il file en Arabie saoudite, à Al Shabab, pour un contrat de 6,5 millions d'euros (environ 4 milliards 250 millions). Attiré sans doute par les pétrodollars saoudiens… Après une saison chaotique, quelques mois après son arrivée à Al Shabab, il prend la direction des États-Unis et s'engage jusqu'en 2025 avec Cincinnati, en MLS. Outre-Atlantique, les choses ne se passent pas bien pour lui.
Il fait la Une des journaux dans la rubrique faits divers à travers le monde. En effet, entre alcool, femme, bagarre et provocations diverses, Cincinnati met un terme à son contrat. En 9 ans de carrière, Boupendza aura connu 10 clubs (Mounana, Bordeaux, Pau FC, Gazelec d'Ajaccio, Tours, Farense, Hatayspor, Al Arabi, Al Shaba et Cincinnati).
Soit un club chaque année, quasiment. Une instabilité déstabilisante ! Sans club, Aaron Boupendza passe son temps à faire la fête entre Paris et Abidjan. Et puis, il y a cette ouverture inespérée ! Le Zamalek du Caire lui propose un contrat de trois ans avec en prime un salaire annuel de 350 millions de francs et une prime à la signature de 200 millions de francs. Faute de mieux, il accepte le principe.
S'il signe, il en sera à son 11e club. La trajectoire de ce joueur est semblable à celle de Malick Evouna, tout feu tout flamme au Maroc, en 2015, devenant le premier Gabonais meilleur buteur (27 réalisations) du Championnat marocain avec le Wydad Casablanca. Il s'est finalement "enfermé" à l'intérieur des pyramides.
Et aujourd'hui plus personne ne parle d'Evouna. En Égypte, notamment au Zamalek, il n'y a pas de place pour la fête, mais pour le travail. Et s'il n'y prend pas garde, Boupendza risque de connaître le même sort que son compatriote Evouna.
Willy NDONG
Libreville/Gabon