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Société & Culture

Vacances utiles : les enfants dans la course aux petits boulots

Vacances utiles : les enfants dans la course aux petits boulots

Ils sont hauts comme trois pommes, pour certains. Ils ont envahi les rues, les troquets, les marchés à Libreville. Ils vendent des chaussettes, des épices, des sacs cabas et d'autres sachets pour le marché. Ils, ce sont tous ces vacanciers qui ont décidé "d'attaquer" le terrain pour s'occuper.

Au-delà de l'occupation, certains souhaitent participer activement à la préparation de leur rentrée scolaire qui s'approche à grands pas. C'est le cas de la petite Sandra. Elle fait du marketing, partage-telle, très sérieuse, sa marchandise dans les mains.

À Oloumi, au lieu-dit Petit Dubaï, où les reporters de L'Union l'ont rencontrée avec sa collègue, elle propose à la vente des épices (ail, poivre, poudre de crevette, sardine fumée, etc.). La petite vacancière est payée en fonction des ventes. "Je reçois 60 sachets d'épices par jour. Si je les vends toutes, je peux me faire un salaire qui pourra atteindre 120 000 francs CFA." Et la jeune fille ne le fait pas que pour le plaisir. Certes, c'est pour éviter de rester à la maison à paresser mais, surtout, cet argent lui permettra de payer des cahiers et de subvenir à ses petits besoins.

Et elle n'est pas la seule. Les rues de la capitale sont donc, disions-nous, remplies de ces tout petits décidés à passer des vacances utiles.

Mais que pensent les parents de tout ça ? Trouvent-ils sain que leurs enfants travaillent ? "Oui. Ça les occupe sainement. Au lieu que Félix (prénom de son fils) passe ses journées devant la télé ou qu'il vadrouille dans le quartier avec d'autres jeunes à tenter des expériences inutiles, je préfère le voir aider les femmes qui braisent le poisson. En plus, ce n'est pas gratuit. Il a de quoi se payerquelques friandises. Donc, moi, ça me convient", partage Paulette, maman d'un petit garçon qui travaille justement.

Mais ce n'est pas l'avis de Henriette. Elle estime que sa petite fille doit travailler, mais à la maison pour donner un coup de main. "Mais un travail rémunéré à son âge, c'est trop tôt pour lui montrer le chemin de ce genre d'argent." Quoi qu'il en soit, il sera difficile de trouver un juste milieu dans cette affaire de travail de vacances pour les enfants, chacun ayant son avis  plutôt tranché sur la question.

On retient juste que c'est peut-être sain pour nos bana. Ça peut aider un parent en difficulté et même l'enfant à prendre la main sur son futur. Mais on garde à l'esprit que le travail des enfants est proscrit en République gabonaise. Il ne faut donc pas en faire un principe… de vacances. Mais c'est déjà une bonne semence au moment où les autorités prônent l'auto emploi.

 

Line R. ALOMO

Libreville/Gabon

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