Le calvaire des usagers de la route de Medoumou commence à la hauteur du village Bindoumsang situé à 7 km de Bitam, chef-lieu du département du Ntem. Juste au moment d'aborder la piste qui dessert les villages Tock, Messama, Alen-Esseng, Medoumou pour ressortir à Akam-Effack.
Par ces temps pluvieux, il se raconte, sans sûrement exagérer, que même les piétons éprouvent d'énormes difficultés à marcher en raison d'épaisses couches de boue. "Automobilistes et piétons s'embourbent ici", lance avec humour un riverain.
La contrée est quasiment coupée du reste du pays, notamment lorsqu'il pleut. Les agriculteurs, qui gagnent leur vie à la force du poignet, ne savent plus à quel saint se vouer. Les produits de leur dur labeur s'altèrent sous leurs regards impuissants, faute de moyens de locomotion pour rallier Bitam afin de les y écouler.
Le taxi-brousse d'"Abatis", le célèbre chauffeur du coin, reconnu pour ses prouesses au volant, essaie par moments de soulager les villageois. En contrepartie, forcément, le coût du transport grimpe. Toutefois, il lui faut avoir de gros bras à bord pour faire face aux bourbiers.
"Triste de voir 15 sacs de tubercules de manioc pourrir après tant d'efforts et de sacrifice", déplore un riverain. Raison pour laquelle les notables interpellent les pouvoirs publics en vue de désenclaver le canton Mbo'a.
Sinon on pourrait bien dire adieu au retour à la terre tandis que la lutte contre l'exode rural serait un combat perdu d'avance. La tâche s'annoncerait pourtant aisée, dans la mesure où le linéaire regorge de plusieurs carrières de latérite.
René AKONE DZOPE
Bitam/Gabon