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Société & Culture

Entreprises de mise à disposition du personnel : sur 125 reconnues seules 31 sont en règle

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L'incident survenu le 20 mars 2024 sur la plateforme pétrolière Becuna, du groupe franco-britannique Perenco, au large du Gabon, ayant provoqué la mort de 5 personnes et la disparition d'une sixième, sans oublier les blessés, a fait ressurgir le problème du non-respect des lois et réglementations en vigueur par les sociétés de mise à disposition du personnel aux sociétés utilisatrices, aussi bien dans le secteur pétrolier qu'ailleurs.

Si la loi autorise l'exercice de ces sociétés, il a été constaté que beaucoup parmi elles ne sont pas reconnues et exercent dans l'illégalité. Laissant le personnel dans une précarité notoire.

C'est pour mieux comprendre le fonctionnement de ces sociétés que le ministre du Travail et de la Lutte contre le chômage, Adrien Nguema Mba, a convoqué toutes ces entreprises au Pôle national pour la promotion de l'emploi (PNPE).

Ce fut une véritable désolation pour le membre du gouvernement d'apprendre que sur 125 entreprises à disposition recensées, seules 31 sont en règle. Le reste fonctionne dans l'illégalité.

" Mais pendant ce temps vous faites parvenir au ministère des demandes d'importation de la main-d'oeuvre étrangère. Des manoeuvres pour tromper l'État. C'est grave et ça personne ne peut l'accepter. Aucun pays ne peut l'accepter. Lorsqu'il y a du grabuge, ça pose des problèmes énormes. Parce qu'il n'y a pas seulement une responsabilité administrative, il y a aussi une responsabilité pénale. Parce que vous faites entrer en République gabonaise de la main-d'oeuvre étrangère contre les règles et lois de la République ", s'est offusqué Adrien Nguema Mba

Avant d'appeler à la responsabilité toutes ces entreprises, sommées de régulariser rapidement leurs situations administratives. Car au vu de ce qui s'est passé àPort Gentil, a-t-il rappelé,

" Certaines décisions vont être prises. Nous ne pouvons plus le tolérer. Parce que ce sont des Gabonais et des Étrangers que vous mettez à la disposition des entreprises de prestations de service ou utilisa trices de cette main-d'oeuvre. "

Il a ensuite dénoncé certaines manoeuvres. " J'ai constaté que depuis que j'ai commencé à signer les autorisations d'importation de la main-d'oeuvre étrangère, je m'aperçois tout simplement que lorsqu'il y a un poste vacant, la préférence n'est pas nationale.

On veut donc me faire comprendre que sur les dix ingénieurs qu'on demande, par exemple, il n'y a aucun gabonais qui réponde à ce profil pour pouvoir occuper cette fonction ?

Et sachez que lorsque vous placez du personnel dans une entreprise, vous êtes responsables. Il y a une coresponsabilité entre vous et l'entreprise utilitrice de la main-d'oeuvre. Et dès aujourd'hui, il faut instaurer une discrimination positivie en ce qui concerne la main-d'oeuvre gabonaise.

Il faut être transparent dans ce que vous faites. Je sais que dans le Code du travail il y a 1 notion de flexibilité, mais cela ne doit pas vous mettre en marge de la loi. Le président m'a instruit de vous le dire. Les choses vont désormais changer.

On ne va plus rien tolérer. C'est fini. Il faut rentrer dans la norme pour que soyez protégés lorsqu'il y a du grabuge. Mais si vous êtes en marge vous allez payer ça très cher. D'accord pour les sociétés de mise à disposition, mais regardez là où vous placez les gens ", a tonné le ministre du Travail.

Et son conseille juridique, Davy Thome Mboumba, d'enfoncer le clou. " Il y a des textes qui sont prévus. Il y a également des obligations, mais aussi des sanctions. Et lorsque les obligations ne sont pas respectées, il y a des sanctions pécuniaires mais également celles privatives de liberté, partant, de la fermeture de l'entreprise. "

 

Abel EYEGHE EKORE

Librevile/Gabon

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