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Faits divers & Justice

Opérations mains propres : deux cadres de la Cnamgs de nouveau derrière les barreaux

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Il s’agit d'Hervé Minko, comptable, et son assistant, Paul-Nazaire Obiang. La justice les poursuit pour présomption de détournement de fonds publics et d’association de malfaiteurs. Des fautes finalement mises à nu courant avril dernier.

 

Baptisée Scorpion, l’opération "mains propres" continue de faire des victimes chez les personnes auteures d’actes réprimés par la loi. Il en est ainsi de la Caisse nationale d’assurance-maladie et de garantie sociale (Cnamgs) où deux cadres de cet organisme public viennent d’être placés sous mandat de dépôt à la prison centrale par le juge d’instruction. Plus exactement le 20 mai écoulé. Il s'agit d'Hervé Minko, comptable, et Paul-Nazaire Obiang, son assistant. Selon des sources judiciaires, ils sont poursuivis pour présomption de détournement de fonds publics et d’association de malfaiteurs. Des fautes mises à nu courant avril dernier. L’on parle de soustraction d’un montant de 26,825 millions de FCFA des comptes de leur employeur.

 

Tout serait parti de la demande d’une assistance sociale formulée par des responsables de l’Église catholique. Lesquels sollicitaient de l’établissement, depuis novembre 2021, cette aide financière pour construire une chapelle. Au sein de la Caisse nationale d’assurance-maladie et de garantie sociale, il existe effectivement un service dédié à ce genre d’actions, apprend-on. Informés et orientés par un employé de la structure, les prêtres en avaient fait la demande dans l’espoir de bénéficier des fonds qui leur permettraient de se doter d’un nouveau lieu de culte à Libreville. Face au retard observé dans le traitement de leur dossier, les religieux décident alors de se rendre à la direction générale de l'Institution pour être situés. Des agents rencontrés ce jour-là les auraient rassurés que "le dossier est en bonne voie. Il va aboutir mais, en raison des problèmes de trésorerie, ils ne pourront recevoir que la moitié du montant sollicité, soit environ 13,400 millions de FCFA", précisent nos sources. Les religieux acceptent de prendre cette somme car, quelle que soit sa hauteur, l’offrande ne se refuse pas. Ils vont alors regagner leur lieu de retraite.

 

Jusque-là, il n’y a aucun problème. Mais, au lieu de la somme promise, des responsables de la Caisse nationale d’assurance-maladie et de garantie sociale font décaisser l'intégralité du montant sollicité par les hommes de Dieu, c'est-à-dire 26,855 millions de FCFA. Seulement comme précisé plus haut, les hommes d’Église ne toucheront que la tranche qui leur avait été promise. L’autre moitié est simplement allée dans les poches des individus. Le subterfuge découvert, l’enquête judiciaire ouverte à cet effet a permis d’interpeller Paul-Nazaire Obiang et Hervé Minko. Et de les mettre à l'ombre à Gros-Bouquet pour les faits susmentionnés.

 

Des sources concordantes, d’autres arrestations devraient avoir lieu dans le cadre de cette affaire perpétrée en association. En attendant, la justice cherche à comprendre qui a donné l’autorisation de faire décaisser la totalité de la somme demandée initialement par les prêtes. La Caisse nationale d’assurance-maladie et de garantie sociale a été mise en place avec pour missions de garantir la couverture maladie à l’ensemble de la population gabonaise et assurer le service des prestations familiales aux Gabonais économiquement faibles (GEF).

 

À ce titre, elle doit œuvrer à l’amélioration de l’accès aux soins de santé, contribuer à l’amélioration de l’offre de soins et lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale. Des prestations qu’elle peine de plus en plus à assurer, malgré les prélèvements d’argent dans les revenus des travailleurs. Ou encore les versements émanant des contributions d’entreprises.

 

G.R.M

Libreville/Gabon

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