TOUJOURS en hausse, les prix appliqués sur les produits de première nécessité depuis plusieurs mois continuent d'asphyxier le portefeuille des Gabonais économiquement faibles. Bon nombre de ménages n’arrivent plus à se nourrir comme il convient. Sur le marché, les prix des produits de première nécessité ont doublé voire triplé malgré les mesures gouvernementales contre la vie chère. L’arrêté N° 241/MEEDD/DGCC, qui vise le maintien des prix de 166 produits de première nécessité à un niveau raisonnable a visiblement raté son objectif. Par exemple, le prix d’un litre d’huile de marque Cuisin’or coûte entre 1 450 francs et 1 550 francs. Or, le prix homologué est de 1 200 francs. Le sac de riz de marque Jasmin de 25 kg oscille entre 15 500 francs et 18 820 francs. Le kg de poisson capitaine, évolue entre 2 500 F et 2 700 F. Au grand magasin Mbolo, le kilogramme dudit poisson est à 5 490 F.
Comment expliquer aujourd’hui les causes de la montée vertigineuse des prix des produits alimentaires ? Ni la direction générale de l’Economie, ni la Direction générale des statistiques, pourtant voies officielles en la matière, ne se sont risquées à donner la moindre explication plausible. En effet, bien au-delà de la conjoncture internationale ou des événements ponctuels comme la Covid-19, la montée des prix est, il faut l'admettre, entretenu par un ensemble d'acteurs (commerçants, importateurs, contrôleurs...) qui profitent du laxisme ou de la complicité de l'administration pour se faire des profits exorbitants. Faute de mesures efficaces, le gouvernement s’attelle, dit-on, à comprendre les causes de cette flambée. Et à agir par la suite ? Mais pour l'instant, la réalité est là : le pouvoir d'achat des Gabonais se réduit comme peau de chagrin. Et bien plus que la flambée des produits alimentaires, c'est leur niveau de vie qui se dégrade avec des charges qui ne cessent de grimper.
Au regard de cette situation qui précarise les ménages, le gouvernement ne devrait-il pas réellement se pencher sur la question du coût de la vie ? Le 31 décembre 2021, dans son discours à la Nation, le président de la République, Ali Bongo Ondimba, avait pourtant évoqué la question. Une autre façon d'interpeller les administrations concernées par cette problématique. Mais rien n'a bougé.