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Transport interurbain : le gouvernement prêcherait-il dans le désert ?

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Les autorités gouvernementales ont interdit toutes les sorties et entrées du Grand Libreville, pour limiter les risques de propagation du Covid-19 à l'intérieur du pays. Dans la pratique, certaines agences de transport en commun ont développé un réseau illicite pour continuer à exercer leurs activités. Le tout, en augmentant les tarifs, en violation de la mesure gouvernementale.

''J'ai été contraint de devoir rejoindre mon lieu de service (...) dans la région de Makokou. J'ai longtemps cherché une occasion certes, mais j'ai fini par l'avoir et le 30 mai, j'ai pu rallier l'Ogooué-Ivindo." C'est le témoignage de Fiacre, instituteur bloqué à Libreville. Comment a-t-il fait pour regagner son lieu de travail, étant donné qu'une mesure gouvernementale interdit les sorties et entrées du Grand Libreville, sauf dérogation spéciale du ministère de l'Intérieur ?

Il est simplement parti, comme de nombreux passagers ce jour-là, dans les PK. Il a tenté sa chance et celle-ci lui a souri. 

Dans les PK, disions-nous, il ne se passe pas un jour sans qu'une agence de transport terrestre ne procède au chargement de passagers à destination de l'intérieur du pays. Et toutes les compagnies qui desservent, par exemple, les provinces du Moyen-Ogooué, de la Ngounié, de la Nyanga, de l'Ogooué-Ivindo, voire du Woleu-Ntem, sont concernées. Le tout, de façon tout à fait illégale, et donc sans autorisation spéciale de circuler.

Ainsi, certains transporteurs interurbains n'en ont cure de la mesure interdisant toute sortie et entrée du Grand Libreville, et continuent de faire leur petit métier. Le réseau semble bien huilé. "Ce désordre, mécaniquement entretenu par les agents des forces de défense et de sécurité affectés dans les postes de contrôle que l'on trouve sur la route, serait vecteur de la propagation du nouveau coronavirus à l'intérieur du pays", croit savoir un interlocuteur. Ce d'autant plus que, parmi ces personnes qui sortent frauduleusement de Libreville, le plus grand foyer de la pandémie, il y en a qui sont probablement contaminées au coronavirus.

Plus grave, dans cette situation, les forces de l'ordre fermeraient les yeux, succombant à l’appât du gain. Les transporteurs traversent ainsi, en toute quiétude, la vingtaine de postes de contrôle installés le long des différents trajets. Après avoir, assurément, "salué le képi du chef à hauteur de 10 000 FCFA au moins", relate une source au fait de la situation.



Charly NYAMANGOY BOTOUNOU



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