Le Lac Bleu, longtemps ignoré et/ou abandonné à son triste sort par les pouvoirs publics, après une première tentative infructueuse autour des années 2000 de le mettre en valeur par un fils de la localité et ancien ministre du Tourisme, suscite enfin de l'intérêt avec l’avènement du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI).
L'ambition des dirigeants actuels étant d'apporter une valeur ajoutée au secteur touristique et d'en faire, lui aussi, un important contributeur au produit intérieur brut (PIB). Illustration en a été faite à l'occasion de la caravane touristique organisée récemment à travers plusieurs sites du pays, dont celui du célèbre Lac-Bleu de Mouila qui s'est donné à voir à des centaines de visiteurs. Le projet, porté par les pouvoirs publics, a d'abord consisté en un état des lieux, qui a d'ailleurs impliqué les autorités et les populations locales pour accompagner ce vaste chantier sur un site que les notables disent chargé de mystères et de légendes.
A l'instar de celle des sept pygmées qui y moururent lors d'une traversée en voulant récupérer leur hache tombée au fond des eaux. A Mouila, cette légende est connue des anciens. Il a donc fallu procéder à des rituels pour permettre aux caravaniers d'y passer de mémorables moments. Le lac est naturel, parfois bleu, il peut aussi virer au vert.
C’est une grande étendue d’eau, sur environ 800 mètres carrés, très poissonneuse. Certaines de ses eaux proviennent du sous-sol, d’un petit cours d’eau ainsi que d’un minuscule lac. Il est entouré d’une forêt aquatique et luxuriante autour de laquelle se font des randonnées. Les eaux se jettent dans la rivière Ngounié, à laquelle les visiteurs peuvent accéder par voie fluviale au départ du débarcadère. Ceux ayant la phobie de l’eau choisiront la route en passant par la Nationale 1, pour une distance de 2 kilomètres ou encore par le collège Val-Marie, à environ 3 kilomètres.
C’est pourquoi, dans le programme de lancement de la caravane touristique, il avait fallu aménager le terrain, afin de permettre aux visiteurs de mieux apprécier ce véritable joyau naturel, non entretenu. Mais pour préserver l’écosystème et protéger l’environnement, aucun arbre n’a été abattu autour du lac, encore moins la végétation herbacée située sur la partie droite qui borde cette étendue d’eau. Ainsi, lors de l’inauguration de l’espace aménagé en présence des caravaniers, les populations ont pu découvrir un dispositif attrayant et convivial encore visible autour du lac. Certes, l'architecture n’a rien à rivaliser avec les stations balnéaires.
De même, aucune plage au sable fin. L'on peut tout simplement observer sur les hauteurs du lac, 23 tentes montées sur pilotis, soutenues par des plateformes construites avec des essences locales et pouvant accueillir chacune 4 personnes ou une petite famille. Parmi ces installations, 5 tentes VIP. L’ensemble de ces logis comportent des commodités et un confort appréciable (lits, climatisation, eau chaude, douche, WC) qui sied pour garantir un bon séjour dans ce lieu paradisiaque qui, à la tombée de la nuit, est éclairé à l'aide d'un groupe électrogène de forte puissance, appuyé par 12 panneaux solaires.
Autre attraction mise en place dans le cadre de l’aménagement du site, le restaurant flottant de 20 m de long sur 10 m de largeur construit avec des bidons vides. Capacité : environ une quarantaine de personnes, avec possibilité d’organiser des buffets et des repas en déplaçant, au besoin, l’embarcation au large du lac à l’aide de pagaies.
D’autant plus que l’étendue héberge une eau calme avec un zéphyr adoucissant. Jusqu'au 30 août dernier, le fonctionnement du site n'était exclusivement réservé qu'aux campeurs. C'est dire que depuis cette date, plus rien de spécial ne se fait au Lac Bleu qui continue malgré tout d'attirer quelques curieux. Les installations y sont toujours présentes, gardées par quelques vigiles. Mais pendant combien de temps encore ?