L'un des points négatifs du bilan de Jude Ibrahim Rapontchombo est l'absence d'une parfaite transparence. Il reste garant de l'héritage de ses prédécesseurs qui consiste à donner aux Librevillois des informations financières incomplètes. Alors que la mairie dispose de réseaux sociaux actifs, le simple citoyen a toujours autant de mal à obtenir une copie du budget, même primitif, des deux premières années du délégué spécial.
Par contre, la ville de Paris publie régulièrement ses comptes en début d'année. Cela permet aux citoyens de savoir ce qui est fait réellement de leur argent, de comprendre la direction prise par la ville et d'instaurer un dialogue entre l'institution et ses administrés.
En somme, la capitale gabonaise n'arrive pas à répondre aux exigences de lisibilité et de transparence de l’information financière. Et ce n'est pas la seule difficulté. Quand on se penche sur la situation et l’évolution de la mairie, on a l’impression qu’elle est encore loin de son véritable potentiel qui s’installe doucement. La sensation qu’il lui manque tant de choses est presque oppressante.
Elle parle beaucoup de commerce au travers des opérations "Libérez les trottoirs" ou de construction de nouveaux marchés, de culture avec le projet pilote "Jardin 9 provinces" pour l’embellissement de la ville (d’autres sites seront choisis pour la poursuite de ce projet), de coopération au travers du jumelage avec la ville d'Airaines (en reconnaissance du capitaine Charles Ntchorere, un pacte d'amitié et de coopération a été signé entre Libreville et Airaines. Ce jumelage vise à honorer sa mémoire et à renforcer les liens culturels et historiques entre les deux villes) ou d'une caravane sanitaire avec des médecins cubains.
Mais où sont les programmes pertinents liés au sport, à la famille par le biais de logements sociaux, aux crèches et aux écoles, à la santé ou à l’éclairage public ?
Lorsque la mairie a annoncé l'adoption de son budget 2025, plusieurs personnes ont relevé que "les autorités locales ont veillé à maintenir les charges fixes essentielles, notamment : les dépenses de personnel et d’élus : 20,8 milliards FCFA, couvrant salaires, charges sociales et avancements." Sur 25,12 milliards FCFA !
Avec un tel déséquilibre, il est presque normal que des doutes subsistent sur la capacité de la délégation spéciale à imposer l'ensemble des réformes souhaitées.
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