Littérature : de quel nom réponds tu ?

Qui donc a dit que les sages-femmes devaient se limiter à accompagner les naissances ? Raïna Nsa Okoumba vient de prouver le contraire en accouchant de son premier livre chez les écrivains : ''Mindzouk La synthèse d’un nom''. Un roman de 259 pages, présenté samedi dernier lors d’un café littéraire à l’Université des sciences de la santé.

La sage-femme de formation y explore l'influence du nom sur la vie d'un individu. Il est question, explique l’autrice, d'interpeller les populations gabonaises, en particulier les futurs parents, sinon les lecteurs, afin de faire attention aux identités attribuées aux enfants.

"Car nous savons que la vie et le nom sont liés… il est important que nous prenions la peine de connaître la définition d'un nom avant de l'attribuer à un individu.''

C’est donc une histoire forte souligne Rodrigue Ndong, enseignant-chercheur à l’université Omar Bongo (UOB) retenu pour faire la critique du bouquin. L’homme note certaines faiblesses, comme des descriptions parfois inopérantes et quelques maladresses stylistiques. Des limites qui n’altèrent pas le plaisir de lecture nuance-t-il.

Sur le fond, M. Ndong met en avant la réflexion profonde de l’auteure sur la signification et la portée spirituelle des noms. Il relève que l’ouvrage explore l’idée qu’attribuer un nom n’est pas anodin, mais un acte chargé de sens, pouvant influencer la destinée. Il évoque par ailleurs la notion de "nom programme", où le nom peut soit exprimer un vœu, soit porter une charge énergétique, positive ou négative. Enfin, le critique fait remarquer que l’ouvrage interroge le dilemme entre préserver l’héritage familial associé à un nom et s’en libérer lorsqu’il porte une influence néfaste.

Après cette présentation, la phase des questions-réponses avec le public a offert à l'auteur, ainsi qu'au président de l'UDEG, Éric Joël Bekalé, l'occasion de dissiper les ultimes zones d'ombre relativement au propos porté par le roman du jour.