Les pistes d'athlétisme, ce boulet pour la FGA

L’athlétisme gabonais a vécu pendant près de dix ans dans la léthargie liée au fonctionnement opaque et personnel de ses anciens dirigeants. À la tête de la fédération de cette discipline sportive depuis le 10 octobre 2020, et reconduit le 10 mai 2025, Anaclet Mathieu Taty se bat corps et âme pour combler le retard pris.

Si la volonté y est du côté fédéral pour organiser et respecter le calendrier, il faut tout de même relever que cette dernière est confrontée à l'insuffisance d'infrastructures adaptées pour la performance.

Elles sont même inexistantes dans certaines zones du pays. On pense ici en premier aux pistes d'athlétisme et aires de saut censées permettre aux jeunes de montrer leur potentiel et s'habituer aux conditions de compétition à l'international.

Ainsi, en dehors de la première étape de la détection de la FGA, qui s'est déroulée au stade de l'INJS à Libreville qui dispose d'une piste d'athlétisme, les trois suivantes (Ntoum, Lambaréné et Mouila) se sont déroulées sur des terrains n'en possédant pas.

Les épreuves des 60, 80, 100 et 1 500 mètres se sont donc déroulées sur des terrains de football où des lignes blanches ont été tracées pour la circonstance par les techniciens de la fédération en forme de piste d'athlétisme, afin de permettre à chaque coureur de reconnaître son couloir.

C'est certainement la formule qui sera de nouveau appliquée lors des étapes à venir dans le reste du pays où Port-Gentil, Moanda et Franceville (et éventuellement, Bongoville et Ngouoni) sont les seules villes à disposer d'un stade avec une piste d'athlétisme. Fruit de l'organisation par le Gabon des Coupe d'Afrique des nations de football en 2012 et 2017.

Et même quand il y en a, comme c'est le cas des deux pistes du stade de l'Amitié d'Akanda et son annexe, elles sont sous-utilisées (ou même pas) pour détecter et développer les jeunes talents.

Une pierre dans le jardin de la Ligue de l'Estuaire et, surtout, d'une FGA qui n'attend pas moins la contribution des autorités compétentes (notamment le ministère des Sports via l'Office national de développement du sport et de la culture) pour la construction des pistes d'athlétisme dans tous les stades. Au moins des chefs-lieux de province non pourvus (Lambaréné, Mouila, Tchibanga, Makokou, Koula-Moutou et Oyem).