Malgré son statut de deuxième force politique à l’Assemblée nationale avec environ 11 % des députés élus lors des législatives des 27 septembre et 11 octobre derniers (en attendant le verdict final), le Parti démocratique gabonais (PDG) a connu une véritable débâcle. Mais si l’ex-parti au pouvoir n’a pas réussi à faire élire ses candidats dans toutes les neuf provinces du pays, un territoire semble avoir, plus que les autres, survécu à la vague du changement : le Haut-Ogooué.
Longtemps considéré comme le fief du pouvoir PDG, quand l’Ogooué-Lolo se voulait "terremère", le Haut-Ogooué semble être resté le plus fidèle. Un bon nombre de députés PDG vient de cette seule province. C’est la seule où ses candidats ont été élus dès le 1er tour. Sur les 23 sièges en jeu dans cette province, l'ex-parti au pouvoir en occupe cinq auxquels pourraient s’ajouter deux autres issus de tickets communs avec l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB), voire le siège contesté de Lekoni-Lekori, revendiqué par un candidat PDG. Une maigre récolte, mais assez évocatrice…
À Franceville, bastion stratégique, le parti créé par feu le président Omar Bongo Ondimba a obtenu deux des quatre sièges à pourvoir, et partage un troisième avec le nouveau parti au pouvoir. Néanmoins, si certains parlent de fidélité intacte, d’autres soulignent plutôt que les militants PDG y sont restés plus mobilisés dans un contexte général de désengagement, là où la transhumance politique a affaibli l'ex-parti de masses. Y compris dans cette même province où d'anciens Pdgistes ont d'ailleurs été élus sous d'autres couleurs.
Cependant, avec la nouvelle loi électorale qui autorise les députés à conserver leur siège en cas de démission, à condition de ne pas adhérer à une autre formation politique pendant la durée du mandat, les cinq prochaines années permettront d’évaluer la solidité de cette loyauté. Les fidèles tiendront-ils la ligne ?
Assistera-t-on à un nouveau cycle de ralliements au pouvoir en place ? Le Haut-Ogooué, dernier bastion du PDG ou simple vestige d’une époque révolue ? L’avenir dira si cette fidélité est réelle.
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