Législatives : tous contre tous !

À quelques semaines des législatives, le paysage politique ressemble déjà à un véritable champ de bataille. Les investitures des différents partis trahissent une fébrilité générale : chacun semble jouer sa survie dans un climat où les alliances font d'abord place à l'affrontement.

Le Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM), en laissant plusieurs sièges vacants dans ses investitures, a laissé planer l'idée d’éventuelles alliances. Mais l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB), n’a laissé place à aucune ambiguïté.

Le parti présidentiel a investi des candidats partout. Une stratégie d’occupation totale qui ne ménage pas ses potentiels alliés restés fidèles à leurs partis. Beaucoup se retrouvent face à des candidats UDB dans le pays où, estiment certains, "la machine électorale a toujours joué en faveur du parti présidentiel". Véritables rivaux ou "candidats-sacrifices" investis pour perdre ? Le Parti démocratique gabonais (PDG), affaibli depuis août 2023, n’a pas dit son dernier mot. Lui aussi aligne des candidats partout, en solo. Dans une tentative de reconquête, il veut prouver qu’il demeure une force d’implantation réelle.

Dans ce contexte, tous les acteurs en présence se livrent à une bataille frontale. "À la guerre comme à la guerre", a résumé un porte-parole du RPM, candidat sur un siège du 5e arrondissement de Libreville, exprimant son refus de céder le terrain à d’anciens "Pdgistes" désormais habillés aux couleurs de l’UDB. Une déclaration qui lui a tout de même valu une suspension. Son parti tient à une majorité autour d’Oligui Nguema et vraisemblablement de l'UDB. Mais cette majorité présidentielle souhaitée n'est pas à l'ordre du jour. Peut-être. viendra-t-elle après le scrutin, une fois les résultats connus et les rapports de force clarifiés. En attendant, le mot d’ordre semble simple : chacun pour soi.

Et dans ce "tous contre tous", l’UDB veut tout rafler, le PDG veut renaître, certains veulent s'imposer et les autres veulent exister. Ce scrutin dira donc qui survivra.