La fonction publique au cœur de la transition : état des lieux et perspectives

Depuis quelques mois, la Fonction publique gabonaise est au centre de toutes les attentions. Avec environ 103 000 agents et près de 13 000 fonctionnaires fantômes recensés suite à divers audits, la situation est préoccupante. De plus, des milliers de nouvelles demandes d’intégration ont été enregistrées depuis l’année dernière, témoignant d’un intérêt croissant pour ce secteur. C’est dans ce contexte que le Premier ministre Raymond Ndong Sima a organisé, hier, au Palais des Sports, un colloque gouvernemental sur le thème "La fonction publique à l’heure de la transition, bilan et perspectives".

L’objectif principal de ce colloque était de dresser un état des lieux de l’administration gabonaise et d’évaluer si les réformes entreprises depuis le Coup de libération en août 2023 portent leurs fruits. Les thèmes abordés incluaient la Fonction publique, l’Éducation nationale et les Comptes publics, des secteurs cruciaux pour le bon fonctionnement de l’État. Dans son discours, Raymond Ndong Sima a été franc : la situation actuelle n’est pas satisfaisante. "Est-ce qu'en regardant la situation de la Fonction publique, et donc de l'administration, l'on peut être satisfait. Non !", a-t-il déclaré, soulignant qu’il reste encore beaucoup à faire pour améliorer la perception de la Fonction publique auprès des citoyens.

Le Premier ministre a reconnu que des avancées ont été réalisées, mais a également insisté sur la nécessité d’intensifier les efforts. "Il faut faire encore plus pour que l'usager n'imagine plus la Fonction publique comme la source de ses malheurs", a-t-il ajouté. Ce constat met en lumière la défiance qui persiste entre les citoyens et l’administration, un fossé qu’il est impératif de combler pour restaurer la confiance du public.

Le colloque a également permis de discuter des mesures à mettre en place pour remédier aux dysfonctionnements identifiés. Parmi les solutions évoquées, l’amélioration de la gestion des ressources humaines et la mise en œuvre d’un suivi rigoureux des agents de la Fonction publique ont été prioritaires. Le Premier ministre a appelé les responsables à prendre ces enjeux au sérieux, car ils sont essentiels pour garantir un service public de qualité.

En somme, ce colloque gouvernemental a servi de piqûre de rappel pour les acteurs de l'administration. Les défis sont nombreux, mais la volonté de changement semble présente. Le gouvernement de la Transition doit désormais s'atteler à transformer les paroles en actes pour que la fonction publique devienne véritablement un service au service des Gabonais, et non un poids pour la société.