J – 58/ En route vers la présidentielle : enclenchement du compte à rebours

Dans cinquante-huit jours tout juste, les Gabonais se rendront aux urnes pour élire leur président de la République. Ce scrutin ne sera pas seulement une simple élection, mais un moment charnière qui marquera la fin de la Transition et l’avènement de la Ve République, consacrée par la Constitution adoptée à 91,64 % par le peuple gabonais le 16 novembre dernier. 

Partout dans le pays, la frénésie électorale est palpable. Les discussions autour de la présidentielle dominent les conversations, et la tension monte. Sur le plan organisationnel, les rouages de l’élection se mettent en place progressivement. Après la promulgation du Code électoral et la révision de la liste électorale, la Commission nationale d'organisation et de coordination des élections et du référendum (CNOCER) est déjà en action. Présidée par le ministre de l'Intérieur, Hermann Immongault, cette commission a vu ses membres prêter serment le 5 février devant la Cour constitutionnelle.

L'Autorité de contrôle des élections et du référendum (Acer) devrait, quant à elle, être constituée à l’issue de la phase de dépôt de candidatures qui s’achève aujourd'hui. Ces deux organes sont au cœur des attentes des Gabonais, qui espèrent une élection transparente. Les résultats devraient s’inscrire dans la dynamique observée lors du récent référendum, un enjeu crucial pour la crédibilité du processus électoral. 

Côté candidats, la compétition s’annonce déjà active. Plus de cinq prétendants, tels que Steeve Ilahou, Zenaba Gninga Chaning et Ghislain Ngui Nze, se positionnent, bien que beaucoup soient encore peu connus du grand public. Parmi eux, le journaliste Marc-Ulrich Malekou Malekou, dont les critiques acerbes du Comité de la transition et de la restauration des institutions (CTRI) font le buzz, attire l’attention. Toutefois, ces candidats, souvent qualifiés de "légers", suscitent autant de rires que d’interrogations.

La scène politique s’anime, et tout le monde attend l’annonce de candidatures potentielles de "poids lourds", qui pourraient véritablement reconfigurer le paysage électoral. Pour l’instant, tel un jeu d’échecs, les acteurs avancent prudemment leurs pions, peaufinant leurs stratégies. Les rumeurs fusent, et l’annonce de nouvelles candidatures semble imminente. Une chose est claire : comme lors des élections précédentes, ce scrutin promet de tenir la nation en haleine, avec des enjeux cruciaux pour l’avenir politique du Gabon.