''Attention école. Pour la santé de nos enfants, il est formellement interdit de déposer les ordures sur ce site''. Malgré ce panneau d'interdiction collé sur le mur, la barrière du lycée d'Akébé-Ville, dans le 3e arrondissement de Libreville, est devenue un véritable dépotoir. Les riverains ont transformé l'endroit en poubelle à ciel ouvert, à l'entrée principale de l'établissement.
" Les odeurs nauséabondes, qui se dégagent des immondices, polluent notre environnement scolaire. Ce qui n'est pas sans conséquences sur notre travail et notre santé. Elles nous empêchent de nous concentrer. Certains d'entre nous sont maintes fois tombés malades à cause des odeurs provenant des tas d'ordures qui jonchent la barrière du lycée ", se plaint Évelyne, une élève de l'établissement. Il n'y a pas que les élèves qui déplorent cette situation. Le personnel enseignant dénonce également cette insalubrité grandissante à l'entrée et aux abords de leur établissement. Tous pointent du doigt l'incivisme des riverains qui ont transformé le lieu en poubelle. Tout autant qu'ils accusent les autorités municipales qui restent silencieuses, alors qu'elles sont chargées de la propreté de la ville et, par ricochet, de la salubrité des édifices publics.
Le personnel et les élèves du lycée d'Akébé lancent ainsi un SOS pour protéger leur établissement des ordures. On pourrait croire qu'il s'agit d'un cas isolé, sauf que la capitale gabonaise est devenue prisonnière d'un phénomène : celui des déchets qui continuent de s'accumuler près des écoles malgré les interdictions.
L'école publique de la Sorbonne s'est, depuis bien longtemps, habituée aux immondices qui se trouvent non loin de l'entrée principale. Elles se mêlent aux eaux usées et pestilentielles qui coulent au même endroit sans que ce spectacle n'émeuve les responsables de l'Éducation nationale et de la mairie centrale. En réalité, personne ne peut avouer ne pas le savoir puisque la presse fait régulièrement large écho de cet établissement comme le "bon" exemple de ces poubelles mitoyennes.
Mais les établissements scolaires ne sont non plus les seules cibles de ces tas d'ordures. Les universités le sont désormais. Ainsi, à quelques mètres de l'entrée de l'Institut universitaire des sciences de l'organisation (IUSO), une poubelle prend du volume ces derniers temps. Avec tous ces détritus, il est difficile de ne pas y voir la mauvaise volonté du voisinage. D'autres parleraient d'incivisme. On pourrait croire que c'est une nouvelle tendance. Sauf que cela fait des années que les pouvoirs publics assistent, impuissants ou pas, à la lente transformation des écoles, lycées, collèges et maintenant des universités en dépotoirs.
Pendant ce temps, la mairie de Libreville et Clean Africa ont initié une collecte de proximité. Lancée, il y a quelques jours dans le 1er arrondissement (après les 6e, 2e et 3e arrondissements), elle est assez spécifique. Le lundi est dédié aux ramassages des déchets résiduels (tels que les déchets alimentaires, les couches, les textiles et les déchets valorisables comme les bidons en plastique, les cartons, les boîtes de conserve). Le mercredi est réservé aux déchets résiduels et aux déchets encombrants (vieux meubles, vieux appareils ménagers et tous les déchets verts du jardin). Le vendredi est dédié au ramassage des déchets résiduels et des déchets en verre.
Un plan, un tantinet compliqué pour des gens peu habitués à ce type de programme et qui ne semble pas concerner les établissements scolaires. Les immondices trônant à leur entrée durant des jours.
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