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Société & Culture

Il faut sauver le soldat SEEG

Il faut sauver le soldat SEEG

Quelques jours seulement après avoir commis un audit profond sur la situation de la Société d'énergie et d'eau du Gabon en proie à de grosses difficultés l'empêchant de satisfaire correctement ses clients, suite aux délestages, le général Oligui Nguema a décidé de monter au front pour sauver Dame SEEG.

Etant plongé dans une situation pour le moins exceptionnelle, des mesures exceptionnelles ont été donc prises pour éviter la mort, sinon récupérer encore ce qui peut l'être du principal opérateur du pays en matière d'eau et d'électricité.

Qu'il s'agisse de la mise en place d'une administration provisoire, de la refonte de l' organigramme, de la renégociation de la dette. Qu'il s'agisse aussi de la révision des modes de prestations avec la démocratisation de l'offre de service (compteurs et baisse des tarifs) et aussi de la poursuite des audits et enquêtes, il apparaît clairement que la volonté des dirigeants est de rendre plus efficient et accessible aux usagers cetoutil important de la politique énergétique du pays.

Un objectif louable pourtant recherché depuis des années avec la désignation et les changements successifs des équipes ( huit directeurs généraux en 5 ans) toujours heurté, en réalité, à des contingences internes et même externes.

Depuis des décennies, il faut le dire, la situation n'aura fait que se dégrader malgré les tentatives de réformes et ce que d'aucuns considéraient, à tort ou à raison, comme du rafistolage. Il faut tout aussi oser dire que tout le mal remonte à sa privatisation, plus précisément au choix porté sur un opérateur, Veolia qui, en réalité, n'était pas le bon, pour ne pas dire le plus apte à garantir au Gabon un avenir radieux à cette "belle Dame". Pis, pendant qu'elle perdait de son charme, du fait de sa surexploitation maladroite, cadres et agents se sont livrés à des trafics en tout genre. Tout le monde le savait, mais personne n'osait lever le petit doigt.

Que dire de la responsabilité, sinon de la complicité des pouvoirs publics qui peinent à appliquer leurs propres décisions et remèdes ? De l'État dont la lourde dette et le non-respect de ses engagements auront contribué tout aussi à la situation devenue aujourd'hui intenable.

Qu’a-t-on fait face aux nombreux lobbys, groupes d’intérêts et de groupe de pression issus des milieux mafieux qui n’ ont fait depuis lors que déplumer la poule aux oeufs d’or en puisant dans les caisses ? On ne saurait passer sous silence cette trop forte propension des puissances étrangères faisant de la SEEG un terrain d'affrontement pour assouvir leurs intérêts, à travers des offres de services et contrats faramineux. Les griefs ainsi que les tares étant nombreux, on s'en serait pas sorti.

Ceci pour dire que, face à ce lourd passif et aussi au risque que l'eau et l'électricité, au cœur de nos vies, ne deviennent davantage plus rares qu'aujourd'hui, il fallait descendre sur le champ de bataille. Les militaires ont, une fois encore, pris leurs responsabilités. Pour sauver le soldat.

 

L-J N

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