Le mercredi 21 août 2024, pendant que les Gabonais étaient dans les préparatifs de la célébration du premier anniversaire du "Coup de libération", Jean-Bernard Mitsouma, ancien agent de la représentation locale de la Banque des États de l'Afrique centrale (BEAC) n'était pas dans la même ferveur.
Lui, à ce moment-là, était occupé à installer son matelas devant le siège de son ancien lieu de travail. En effet, le natif de Moanda, dans le Haut-Ogooué, a décidé d'entamer une grève de la faim. Âgé de 54 ans, marié et père de famille, ce dernier se retrouve aujourd'hui dans une situation inédite.
"En 2001, j'ai été embauché à la BEAC et affecté dans le HautOgooué. Onze ans après ma prise de service, j'ai été victime d'un accident domestique qui m'a contraint de remonter à Libreville pour bénéficier d'une évacuation sanitaire à l'étranger. Brûlé au 3e degré, mon médecin-conseil n'a eu d'autre choix que de me rediriger vers mon employeur qui est mon principal assureur, avant la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). Après avoir été retardé pendant plus de 11 mois par la BEAC, qui avait la charge de prendre toutes les dispositions, selon les conventions du fonds spécial d'évacuation, mon état de santé s'est littéralement détérioré en commençant par ma main. Aujourd'hui, j'en ai perdu l'usage total'', nous a confiés le gréviste de la faim que nous avons rencontré mercredi matin sur le lieu de son sit-in.
Depuis plus de deux semaines, complètement amaigri et affaibli, ses enfants et lui ne cessent d'interpeller les autorités et demandent réparation du préjudice. Pour faute de négligence administrative, il n'a pas pu bénéficier en temps et en heure, des soins médicaux appropriés.
Notre pays est membre de la BEAC. Pourquoi cette institution reste-t-elle silencieuse face à une telle situation ? Que disent les autorités de la Transition face à la détresse de ce compatriote ? La restauration de la dignité des Gabonais n'aurait donc pas de sens en ce qui le concerne ?
RRAD
Libreville/Gabon