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Économie

Gabonisation des stations-service : entre volontarisme et embûches

Gabonisation des stations-service : entre volontarisme et embûches

La politique de gabonisation des emplois dans les stations-service, portée par le ministre du Pétrole Sosthène Nguema Nguema, suscite à la fois espoir et inquiétude. Plusieurs jours après la date butoir fixée à fin septembre, le terrain révèle une mise en oeuvre contrastée. Si certains opérateurs ont pris les devants pour se conformer à la nouvelle directive, beaucoup peinent à en appliquer les modalités. Le secteur repose largement sur un modèle de gestion déléguée : derrière les grandes enseignes se cachent des gérants privés, souvent étrangers, qui ont constitué leurs équipes sans contrainte particulière.

En effet, peu de Gabonais étaient positionnés pour reprendre ces activités, ce qui a laissé le champ libre à une main-d’oeuvre non nationale. Vivo Energy, acteur majeur du secteur, illustre les efforts entrepris. Son directeur marketing et communication évoque une collaboration étroite avec les gérants de son réseau, le Pôle national de promotion de l'emploi (PNPE) et le centre Basile Ondimba pour recruter des pompistes. Mais l’enthousiasme initial s’est vite heurté à la réalité.

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"Au bout de quelques semaines, beaucoup ont abandonné. C’est aussi le cas des laveurs de voitures", déplore-t-il. Les métiers plus spécialisés, comme la vidange ou le graissage posent un défi supplémentaire. Ces postes exigent des compétences précises, et les candidats gabonais qualifiés sont rares.

" À ce jour, il est difficile de voir des nationaux postuler pour ces métiers ", confirme le responsable marketing et communication de Vivo Energy. Malgré leur volonté de respecter les directives gouvernementales, les opérateurs dénoncent une mise en oeuvre trop rapide. La date butoir n’aurait pas permis une transition suffisamment structurée. Beaucoup estiment qu’un accompagnement plus progressif, axé sur la formation et le dialogue, serait nécessaire pour réussir cette gabonisation.

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Pour que cette politique devienne un levier réel de développement national, les professionnels appellent à un recalibrage. Une approche plus souple, combinant montée en compétences des Gabonais et concertation avec l’État, semble indispensable pour transformer l’intention en succès durable.

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