C'est dans une salle comble de l'UOB, en présence du recteur Jean Jacques Ekomie et du doyen de la faculté de droit et sciences économiques Alexis Essono Ovono, qu'Aurélien Marcel Mintsa mi Nguema a livré une analyse critique du Franc CFA. Selon lui, les caractéristiques fondamentales de cette monnaie, héritée de la colonisation, entravent le développement économique de la zone Cémac.
La parité fixe avec l'euro, la libre circulation des capitaux, la convertibilité illimitée et la centralisation des réserves de change à la Banque de France constituent, pour le magistrat, un frein à l'essor économique. "Ces restrictions conduisent à des situations de sous-optimalités financières", a-t-il martelé, pointant du doigt le faible ratio crédit/PIB de la zone Cémac (20%) comparé à l'Afrique du Sud (160%) ou aux États-Unis (plus de 300%).
Ce manque de liquidité chronique asphyxie le développement des PME/PMI, pourtant créatrices d'emplois, et bride l'investissement. Face à ce constat, Aurélien Marcel Mintsa mi Nguema propose une solution radicale : la mise en place d'une double circulation monétaire.
Une monnaie nationale, souveraine, permettrait aux pays de la zone Cémac de reprendre le contrôle de leur politique monétaire et de stimuler leur économie. Cette monnaie nationale cohabiterait avec une monnaie communautaire, étendue à l'ensemble de la CEEAC, et indexée sur un panier de devises internationales (euro, dollar, yuan...).
Ce nouveau modèle, plus flexible et adapté aux réalités économiques de la région, favoriserait la consommation intérieure, l'investissement et l'intégration régionale tout en maintenant une connexion avec l'économie mondiale. Une proposition ambitieuse qui relance le débat sur l'avenir du Franc CFA et ouvre la voie à une réflexion de fond sur la souveraineté économique des pays de la zone Cémac.
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