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Enquête

Forêt communautaire de N'Foulezem : des avancées notables

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Makok (47 km de Libreville, bien au-delà de la Pointe-Denis, dans le département du Komo-Océan) commence à illuminer la rive droite de l'embouchure de N'Foulezem, sortant progressivement de sa longue chrysalide.

Chrysalide ? On parlerait plutôt d'une renaissance, tellement le sort qui ne lui pas beaucoup souri depuis près d'un siècle l'a littéralement " laminé ". Pourtant, les choses n'étaient pas ainsi au départ. Une sorte d'auréole nimbait sa naissance, et les vestiges de ce glorieux passé témoignent encore de cette fulgurance.

En effet, à Makok existent toujours les restes de ce qui fut le premier chemin de fer du Gabon ainsi que ceux de sa première morgue. À cette époque l'exploitation forestière était florissante. " C'est d'ici que partaient les premiers madriers que l'on envoyait en Europe et qui revenaient sous forme de traverses pour le chemin de fer Transgabonais... ", raconte une vieille dame à la mémoire intrépide.

Le district de M'Foulezem avait le vent en poupe. Depuis, ce lustre a pâli, et ce qui augurait des lendemains qui chantent a été rattrapé par une grosse déconvenue. Toutes les sociétés qui y existaient ont fermé, entraînant dans leur départ le dépérissement des villages qui y étaient attachés.

Conséquence : toute la contrée a décliné, sans que l'on ait substitué à cet arrêt des chantiers et autres sociétés des compensations sociales ou économiques pour maintenir la flamme. Et c'est ainsi que Makok avait vu son avenir " fondre comme beurre au soleil ", sans moyen d'entraver cette descente aux enfers Mais il semble que ces derniers temps, de bonnes fées se soient penchées sur son berceau.

Grâce au concept de " Forêt communautaire ", le hameau qui n'existait plus que par deux vieilles maisons désaffectées renaît sûrement. Cette nouvelle impulsion est l'œuvre de l'Association locale Mekok-Me-Bone qui a pour ambition, à travers la Forêt communautaire, de redonner de l'espoir au village en le dotant d'un certain nombre d'infrastructures sociales. Et il faut dire, sur ce volet, que la réussite pointe à l'horizon avec la livraison très prochaine de la première partie d'une cité communautaire dont le lancement des travaux de construction remonte à sept mois.

Lorsque l'on connaît les difficultés d'approvisionnement en matériaux de construction depuis Libreville, en raison de l'insularité de la zone qui n'est accessible que par voie fluviale, l'on peut se féliciter des actuelles avancées. Selon le schéma directeur du projet de ladite cité, la première tranche à livrer comportera dix maisons de bon standing, tout en bois travaillé, de trois chambres, salon, cuisine et douche. Et pour assainir le site, l'association a dû engager un bull depuis Libreville pour les grands travaux de terrassement.

" Dans quelque deux mois, les dix premières maisons seront terminées et livrées ", annonce la présidente de l'Association Mekok-Me-Bone, Marie-Yvette Missouké. Et elle a raison d'autant que trois autres nouvelles habitations érigées dans la partie réservée au village sont quasiment finies et prêtes à être occupées.

La nouvelle cité communautaire sera équipée des commodités pour garantir le bien-être des occupants. Un forage devrait être installé très prochainement après qu'une étude d'experts a déterminé récemment le point d'eau potable. Il en sera de même pour l'électricité avec l'installation de plusieurs lampadaires solaires. " Et ce n'est qu'un début... ", ajoute, confiante, Marie-Yvette Missouké.

 

E. NDONG-ASSEKO

Libreville/Gabon

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