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Société & Culture

Foberd Gabon : des recrutements qui divisent

Les agents lors d’une précédente grève devant les locaux du groupe.

Les agents lors d’une précédente grève devant les locaux du groupe. © DR

Le groupe Foberd Gabon fait face à une vague de critiques de la part de ses employés. Alors que l’entreprise a embauché dernièrement vingt-neuf Gabonais qui ont été formés aux compétences comportementales (soft skills) via le Pole national pour la promotion de l’emploi (PNPE), certains salariés dénoncent une "mascarade" et des pratiques managériales abusives.

Si l’initiative de recrutement a été saluée par les bénéficiaires et les autorités gouvernementales, elle a cependant suscité la colère des agents en poste. Plutôt que d’apaiser les tensions, elle a exacerbé les frustrations, car perçue par ces derniers comme une diversion pour masquer les vrais problèmes.

Ils accusent la direction de l'entreprise d'origine camerounaise de ne pas respecter les engagements pris envers le président de la République en matière de salaires et de conditions sociales. "Nous n’avons encore rien vu. Ils jouent la montre", s'est indigné un représentant syndical rencontré sur place à Owendo, il y a quelques jours.

"Les négociations traînent en longueur et les salaires restent inchangés. Malgré les promesses répétées. Ils nous demandent simplement d’attendre, en prétendant qu’ils sont en train de travailler sur le dossier. Pourtant, le président avait donné des instructions pour que cela soit réglé rapidement", ajoute-t-il, un brin dépité.

Pour rappel, ce n'est pas la première fois que l'opinion publique est informée des problèmes liés aux conditions de travail et au climat social au sein dudit groupe. En février 2024, une rencontre entre le ministre du Travail Adrien Nguema Mba et les responsables de cette entité avait permis non seulement de s'apercevoir que l'entreprise avait largement dépassé les quotas exigés par le Code du travail, qui est de 10 %, d'embauche des expatriés, mais que le climat social était excécrable. Au point que le groupe avait initié des discussions avec les représentants de travailleurs.

Puis, ne voyant rien arriver, le 11 novembre passé, les agents de Foberd Gabon avaient lancé un autre mouvement de grève qui avait encore conduit à de nouvelles négociations, cette fois avec l'appui du secrétariat général du ministère du Travail.

Les grévistes souhaitaient une entente autour du projet d'accords collectifs d'établissement qui vise de meilleures conditions de travail ou encore une harmonisation des salaires. A écouter les salariés, les conclusions n'ont toujours pas été mises en branle par la direction.

Les tensions ne s’arrêtent pas là. Les employés accusent Foberd Gabon de procéder également à des licenciements arbitraires. Une manoeuvre qui viserait notamment ceux qui ne seraient pas favorables à la direction.

"Ils licencient sous prétexte d’objectifs non atteints, mais ils ne fournissent pas les moyens nécessaires pour les réaliser", dénonce un employé sous couvert d’anonymat ; et qui a présenté des documents à notre Rédaction attestant des licenciements.

Ces employés disent avoir engagé des démarches auprès des autorités compétentes pour dénoncer ces pratiques. Ils réclament une transparence totale et une application stricte des engagements pris en matière salariale et sociale. Les salariés soulignent que, malgré les instructions claires du président, les responsables semblent ignorer leurs demandes légitimes.

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