En décidant de s'attaquer au transport urbain, confisqué des décennies durant par des étrangers qui en avaient fait un terrain de chasse privé, le président de la Transition avait vu juste.
Tant au-delà de la modernisation de ce secteur essentiel pour la circulation des usagers dans une ville comme Libreville en pleine mutation, l'initiative Taxi Gab + a le mérite de restaurer la dignité des Gabonais, mise à mal par nombre de Camerounais, Béninois, Ivoiriens, Togolais et autres Burkinabè faisant la pluie et le beau temps dans cette activité.
De nombreux Gabonais ont en mémoire diverses scènes d'humiliations et de mépris dont ils ont été l'objet de la part de ces "frères" venus d'ailleurs et dont le degré d'incorrection avait dépassé le seuil de l'acceptable. Le programme Taxi Gab + est donc salué par les Gabonais qui disent recouvrer progressivement leur dignité et leur fierté depuis sa mise en place.
En effet, contrairement aux taximen traditionnels auxquels il est reproché notamment des comportements condescendants, "il y a un certain professionnalisme que l'on observe chez les opérateurs de Taxi Gab + ", témoigne un abonné de ce moyen de transport. "Ils vous disent bonjour, ils sont accueillants, courtois et prévenants. En tout cas, toutes les fois que j'ai été transporté par ces taximen, j'ai eu droit à un meilleur accueil à bord", explique le quadragénaire.
Plusieurs autres récits vont dans ce sens et attestent, s'il en était besoin, que la formation dispensée aux conducteurs de Taxi Gab +, la passion de ces derniers pour l'exercice du métier, leur bonne moralité et leur caractère affable sont des critères indispensables et sur lesquels la direction générale de l'entreprise ne devrait pas transiger pour la reprise en main effective par les nationaux du métier de transporteur urbain, afin d'offrir aux communes dont Libreville, des transporteurs professionnels aguerris.
Il faut donc maintenir le cap en veillant à ce que les comportements décriés dans l'offre des étrangers n'affectent subtilement et insidieusement le potentiel gabonais.
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