En fait, et ce n'est un secret pour personne, les corps habillés donnent l'impression d'être au- dessus de la loi. Des intouchables qui n'auraient de compte à rendre à personne. D'où la multiplication d'actes blâmables commis par eux.
Certains de leur propre gré, et d'autres en exécution d'un ordre venant d'un supérieur. Ces derniers faisant fi de ce que, "dans l'armée, un ordre mal donné ne s'exécute pas". D’autant plus que, là, il s'agit d'un frère d'armes. Il faut pourtant que cela cesse, car policiers et militaires ont aussi un devoir d'exemplarité. Sauf à croire qu'ils sont une autre catégorie de citoyens gabonais nullement concernés par les dispositions du Code de procédure pénale et du Code pénal.
Si tout laisse penser que les choses ont toujours fonctionné ainsi, cela ne devrait plus être le cas à l'ère de la restauration (des mentalités, surtout).
L'on ne devrait plus se contenter des seules procédures disciplinaires internes dans chaque unité des Forces de défense et de sécurité. Ailleurs, lorsqu’un militaire est renvoyé devant un conseil d’enquête, il risque immanquablement une sanction pouvant aller jusqu’à la radiation, puis une mise à disposition de la justice pour s'expliquer au civil ou au correctionnel.
Au demeurant, l'on est en droit de se demander jusqu'où iront les enquêtes annoncées par le ministère de la Défense, la hiérarchie militaire et le procureur de la République près le Tribunal de première instance de Libreville. La préoccupation vaut son pesant d'or, d’autant plus que ce n'est pas la première fois que des militaires gabonais sont cités par exemple dans des cas de meurtre d'un des leurs notamment.