Enseignement supérieur : quel avenir pour les Gabonais dans les universités privées non habilitées du Sénégal ?

Les études des jeunes Gabonais inscrits dans les universités privées au Sénégal sont-elles menacées ? La question mérite toute l’attention des autorités, après la révélation d’un chiffre pour le moins préoccupant : 155 établissements privés sur les 298 que compte le pays de la Teranga sont désormais déclarés non habilités à exercer. L’annonce a été faite le 15 juillet dernier par le ministre sénégalais de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Abdourahamane Diouf, lors de la présentation de l’Agenda national de transformation de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (ANTERSI).

Le Sénégal figure parmi les destinations privilégiées par les autorités gabonaises pour l’attribution de bourses aux étudiants souhaitant poursuivre leurs études à l’étranger, depuis la mesure limitant l’envoi de boursiers vers les pays occidentaux (États-Unis, France, Canada…). La mise à l’écart de plus de la moitié des universités privées sénégalaises — dont certaines accueillaient vraisemblablement un grand nombre d’étudiants gabonais — soulève donc de sérieuses interrogations sur la reconnaissance et la valeur académique des diplômes qui y sont délivrés.

Au-delà du risque immédiat pour les étudiants actuellement inscrits, c’est toute la politique de coopération académique entre Libreville et Dakar qui se trouve fragilisée. La question devient alors urgente : quelles mesures le ministère gabonais de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique compte-til prendre pour s’assurer que ses boursiers ne soient pas orientés vers des établissements non reconnus ?

Le Dr Simplice Désiré Mamboula, ministre gabonais en charge du secteur, est attendu sur ce dossier. Une communication claire et rapide permettrait non seulement de rassurer les parents, mais aussi de préserver la crédibilité des parcours académiques des étudiants gabonais au Sénégal.