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Société & Culture

ÉDUCATION/Enseignants bénévoles : un caillou dans la chaussure de Camélia Ntoutoume-Leclercq

ÉDUCATION/Enseignants bénévoles : un caillou dans la chaussure de Camélia Ntoutoume-Leclercq

À l'heure de la rentrée des classes et alors que l'amélioration du système éducatif gabonais en déliquescence depuis plusieurs années est érigée en priorité, il apparaît qu'un certain nombre de problèmes n'ont pas encore trouvé de solutions.

C'est le cas, par exemple, des enseignants bénévoles ou auxiliaires. Si à Libreville et ses environs, la question semble maîtrisée, il ressort que dans l'arrière-pays, plusieurs écoles primaires sont entièrement tenues par cette catégorie d'enseignants, qu'on rencontre également au secondaire comme chargés de cours. Là encore, si ces bénévoles chargés de cours au primaire ne regagnent pas les salles de classe cette année scolaire à cause du mauvais traitement qui leur est infligé, il faut s'attendre à ce que plusieurs écoles mettent la clé sous le paillasson, c'està-dire qu'elles vont fermer. Même si la ministre de l'Éducation nationale Camélia Ntoutoume-Leclercq assure vouloir donner “à nos enfants les meilleures chances”, il y a que ceux des apprenants qui ont pour enseignants des bénévoles ne vont bénéficier de ces “meilleures chances”.

Et les chiffres obtenus par nos soins du nombre de ces enseignants bénévoles dans quelques provinces du Gabon révèlent une tendance véritablement inquiétante. Ainsi dans la Nyanga, on en compte environ 376 bénévoles chargés des cours, dans l'Ogooué-Ivindo : 368 bénévoles, la Ngounié : 200 bénévoles, le Haut-Ogooué : 160 enseignants bénévoles, dont 17 au secondaire, l'Ogooué-Lolo : 130. C'est beaucoup trop ! Pour un pays qui veut considérablement améliorer son système éducatif, il y a encore du chemin à faire. D'autant plus que ces “enseignants” accusent non seulement des déficits pédagogiques graves, certains ne disposant pas des rudiments nécessaires pour pouvoir dispenser un enseignement de qualité aux élèves, mais sont également mal rémunérés, parfois pas du tout. Du coup, l'instruction de bon nombre des jeunes apprenants gabonais est faussée à la base. Et d'après certains experts en matière d'éducation, cette situation est l'un des facteurs “de la baisse de niveau de nos élèves”.

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