Ces dernières années au Gabon, des associations de parents d’élèves (APE) ont pris l’initiative de payer les salaires des enseignants vacataires, notamment dans les matières scientifiques. Le week-end écoulé, l'APE du lycée Nelson Mandela s'est encore engagée à le faire, ainsi que d'autres APE.
Ce rôle, qui devrait revenir à l’État, est aujourd’hui assumé par des familles qui versent entre 5 000 et 10 000 FCFA par trimestre, pour garantir la continuité des cours de leurs enfants. Face à cette situation, une question émerge : l’école publique gabonaise peut-elle encore être considérée comme gratuite ?
Cette contribution financière impose une charge supplémentaire à des parents déjà en difficultés. Plus inquiétant encore, les élèves dont les parents ne peuvent pas payer sont exclus de ces cours, accentuant ainsi les inégalités.
La crise de l’éducation publique au Gabon suscite des réactions variées, comme l’a exprimé l’internaute répondant au pseudonyme Félix Tsisekedi : " Un pays où la ministre de l’Éducation prône l’excellence mais il n’y a pas d’enseignants. Comment allons-nous expliquer l’excellence en question ? C’est paradoxal ". En effet, ceci reflète une contradiction flagrante : comment prôner l’excellence dans l’éducation alors que le système est incapable de fournir le minimum, à savoir des enseignants ?
L’excellence repose sur des critères solides, dont l’accès à des cours dispensés par des professeurs qualifiés fait partie intégrante. Or, le manque d’enseignants au Gabon, compensé par l’intervention des parents, montre que le système
est défaillant.
Exiger des résultats de qualité sans garantir les conditions nécessaires pour les obtenir est non seulement paradoxal, mais aussi injuste pour les élèves, surtout ceux exclus pour raisons financières.