Aller au contenu principal
Société & Culture

École normale supérieure : toujours pas d'accalmie entre syndicats et ministère de l'Éducation

ENS . © Jocelyn Abala

Le portail fermé de l'ENS durant les journées "ENS morte". © Jocelyn Abala

Les nouvelles en provenance de l'École Normale Supérieure (ENS) ne sont toujours pas bonnes, et l'accalmie semble loin d'être atteinte. En effet, le 15 janvier dernier, Rufin Didzambou, le directeur général suspendu, a reçu une sommation par voie d'huissier de la ministre de l'Éducation nationale, Camélia Ntoutoume-Leclercq, lui enjoignant de quitter son bureau et de cesser toute activité liée à ses fonctions. Cette décision a immédiatement provoqué l'ire du Syndicat national des enseignants-chercheurs (Snec-ENS) et de la Force de réflexion et d’actions pour l’enseignement supérieur (Frapes).

Dans une déclaration commune, les représentants syndicaux dénoncent le caractère illégal de cette démarche. Ils accusent la ministre de "fouler aux pieds la réglementation en vigueur" pour des raisons politiciennes, soulignant que cette sommation expose Mme Ntoutoume-Leclercq à des poursuites pour violation des franchises universitaires et abus de pouvoir. 

Pour comprendre l'origine de cette crise, il faut remonter au Conseil d’administration du 7 novembre 2024, où la ministre a tenté d'imposer des décisions unilatérales, notamment l'organisation d'un concours externe. Ce climat de tension a culminé avec la suspension, jugée illégale, de Rufin Didzambou le 18 décembre, un acte qualifié de "provocation de trop" par les syndicats. En réponse, les enseignants ont déclenché trois jours de grève, appelés "ENS morte", tandis qu’un préavis de grève arrive à expiration aujourd'hui, 21 janvier 2025.

Les syndicats dénoncent également des comportements jugés autoritaires de la part de la ministre. Le Pr Hilaire Ndzang Nyangone, président du Snec-ENS, évoque même du harcèlement, mettant en garde sur les conséquences d'une telle situation pour la légitimité académique de l'ENS. "La plupart des mouvements de contestation qui ont embrasé les Nations ont commencé à l’Université", rappelle-t-il, soulignant l'importance de préserver cet espace de réflexion et de dialogue.

Dans un contexte où les tensions semblent s'intensifier, L'Union a tenté de contacter le ministère de l'Éducation nationale pour obtenir des éclaircissements. Les réponses sont toujours attendues, laissant planer un flou sur l'avenir de l'ENS et les relations entre les enseignants-chercheurs et le gouvernement. La crise actuelle pourrait bien marquer un tournant dans l’histoire de cette institution respectée, déjà mise à rude épreuve par des décisions contestées.

random pub

Chaine WhatsApp L'Union
Petites Annonces L'Union
Abonnement Mensuel L'Union
Logo