Droits de l'homme : l'eau, un droit fondamental bafoué au Gabon

Autour du thème ''Le droit humain à l'eau et à l'assainissement, un droit fondamental à la lumière des instruments juridiques internationaux'', des experts comme David Ikoghou Mensah, enseignant de droit public à l'Université Omar Bongo (UOB), ont rappelé que l'eau est vitale pour la santé et le développement durable. Soulignant toutefois que l'accès à une eau potable de qualité reste conditionné par une gestion publique efficace et des efforts internationaux pour surmonter les défis liés aux infrastructures.

Selon Ikoghou Mensah, la Société d'énetgie et d'eau du Gabon (SEEG), responsable du service public de l'eau au Gabon, fait face à de nombreuses critiques, notamment sur la couverture et la qualité de ses services. Toute chose qui illustre l'urgence d'améliorer la gouvernance et les infrastructures pour répondre aux attentes des populations et respecter les engagements internationaux.

Bertrand Homa Moussavou, avocat au barreau du Gabon, a fait fremarquer que le droit à l'eau est inscrit dans la Constitution et constitue une condition essentielle à la dignité humaine. Toutefois, sa mise en œuvre est freinée par des problèmes structurels, comme le monopole de la SEEG, le manque d'innovation et l'inaccessibilité des zones reculées. Aussi, préconise-t-il de mobiliser des opérateurs privés et de favoriser des partenariats public-privé pour améliorer l'accès à l'eau.

Enfin, Chantal Mindzié Abessolo, politiste, a insisté sur la nécessité d'intégrer la dimension de genre dans les politiques publiques liées à l'eau. Soulignant que les femmes et les hommes ne vivent pas les mêmes réalités face à ce droit, et que des approches différenciées permettraient d'en améliorer l'efficacité. Ainsi, garantir l'accès à l'eau pour tous nécessite une volonté politique forte, une modernisation des infrastructures et une prise en compte des réalités sociales et économiques.