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Société & Culture

Dr Wenceslas Yaba : " Nous gérons les fonds publics avec beaucoup de sérieux, de parcimonie et de sacrifices "

Dr Wenceslas Yaba, coordonnateur du Samu social gabonais

Dr Wenceslas Yaba, coordonnateur du Samu social gabonais © DR

L'Union : Une affaire de bons de caisse éclabousse, ces derniers jours, le Samu social, et vous personnellement. Que dites-vous à ce sujet ?

- Dr Wenceslas Yaba : Je suis très choqué, parce que ma probité et mon honneur ont été un peu touchés. Mais sachez qu'un document sans en-tête et sans signature est une fake news... Dans le fond, il s'agit de quoi? Il faut qu'on affecte au Samu social des fonctionnaires et il faut qu'on régularise, selon les instructions du président de la Transition, président de la République, chef de l'Etat, Brice Clotaire Oligui Nguema, la situation de nos agents non-fonctionaires.

Pourquoi ? Parce que chaque mois, ce sont 477 bons de caisse qui sont émis par le Trésor public pour payer les agents des 14 Samu sociaux qui existaient déjà avant la création d'un 15e récemment. N'importe quel agent du Trésor peut donc voir cela. Mieux, n'ayant pas de fonctionnaires et quand il y a des charges payables (missions, charges urgentes, etc.), on les fait sur mon numéro matricule parce que c'est moi qui suis fonctionnaire.

C'est normal, et c'est la procédure. Qu'à cela ne tienne, j'ai simplement compris que l'action sanitaire et sociale gratuite générait beaucoup de questionnements mais suscite surtout de profondes jalousies. Car, faire le bien pose problème dans nos pays sous-développés, surtout avec nos mentalités qui ne permettent pas à certaines personnes de mieux se renseigner. Quand vous avez mille francs et vous faites le travail de cent mille francs, par rapport à celui qui a un million et qui n'arrive pas à faire le travail de mille francs, c'est un problème. Certains compatriotes sont habitués à tirer notre pays par le bas. Je suis désolé, ce n'est pas mon cas.

Ce problème révèle au grand jour la question du financement de votre organisme. Qui finance réellement le Samu social ? D'où proviennent tous les fonds et médicaments dont vous disposez ?

- Le Samu social a très peu de fonds et est très mal financé. Quand vous avez 120 millions de francs de salaires mensuels et que la loi de finances 2024, par exemple, inscrit 1,4 milliard, ça veut dire que vous ne travaillez que pour payer les salaires. Des compatriotes seraient en droit de se demander comment le Samu fait 150 missions médi-co-humanitaires par an. Comment il fait pour opérer des cataractes et des dettes énormes avec les partenaires internationaux ? Comment il fait pour avoir toujours les médicaments, etc. ?

Il faut dire que nous avons un management très humanitaire et très simple. Ici, on est au service de l'être humain. Il n'y a pas de recettes à faire ici encore moins des transactions monétaires. À partir du moment où les gens ne paient pas, c'est la gratuité. En tant que conseiller spécial chef du département santé du chef de l'État Oligui Nguema, je me bats pour mettre en musique sa volonté et son vœu le plus cher : soigner gratuitement les Gabonais. Il n'y a pas beaucoup d'argent ici. Dans le budget de 2025, on a reconduit le même montant que celui de l'année précédente, alors qu'on a maintenant 15 Samu sociaux.

Le Samu gère les fonds publics avec beaucoup de sérieux, de parcimonie et même de sacrifices. Beaucoup de choses qui sont faites ici n'existent pas sur les registres de l'État. Cas du service d'urgence de Libreville, le Samu social de Ndendé, le plus grand centre de néonatalogie du Gabon où il y a plusieurs couveuses, etc. Et ce sont les hôpitaux qui envoient les enfants là-bas. Ce n'est pas facile, mais on arrive à satisfaire nos compatriotes. Parce que mes collaborateurs et moi travaillons avec le cœur.

...Concrètement, la provenance des médicaments?

- La provenance est très simple. Des fils de ce pays ont écrit, ont fait du bruit pour que la France arrête de donner des médicaments pendant deux ans. Oui, c'est ça la mentalité du pays, nos mauvais coeurs. Lorsque la France qui est un grand ami du Gabon arrête, notre pays ne paie uniquement les médicaments que chez Pharmagabon. Avant c'était chez les Forestiers, Le même petit budget avec lequel on paie les salaires permet aussi d'acheter les médicaments. Mais il y a la beauté de la chose: c'est qu'avec l'arrivée du président de la Transition, c'est 60 % d'accroissement d'activités, 211 agents recrutés en 12 mois. La réussite, la capacité de donner gratuitement les médicaments dans 15 endroits du Gabon, c'est unique au monde. Oui, la provenance cest ici. On paie les médicaments à Pharmagabon, l'unique fournisseur de Samu social.

Récemment, et grâce à la patience et à la belle coopération entretenue par Brice Clotaire Oligui Nguema, qui a reçu en France le ministre Xavier Emmanuelli (secrétaire d'État français, Action humanitaire d urgence de 1995 à 1997 ; fondateur du Samu social de Paris, Ndlr) et qui a décoré le 17 août dernier à Libreville cet humanitaire, la France de la coopération profonde et réelle avec notre pays a recommencé à donner des médicaments, alors qu'aucun critère ne permettait d'avoir les produits pharmaceutiques. Par ailleurs, j'annonce aux Gabonais que ce sont 2 millions 981 boîtes de médicaments qui sont entrées au port de Libreville le 26 janvier 2025 pour le bien des populations démunies.

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Vous avez lu 50 % de cette interview. Retrouvez-là en intégralité dans L'Union du 28 janvier 2025 sur le Kiosque Sodipresse page 7

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