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Économie

DOSSIER SEEG/Une situation financière catastrophique, un directoire irresponsable

DOSSIER SEEG / Une situation financière catastrophique, un directoire irresponsable

Quelle est aujourd’hui la situation financière de la SEEG ? Nul ne peut se prononcer aujourd’hui avec exactitude sur la trésorerie de l’entreprise.

Mais le dernier épisode avec son partenaire Aggreko en dit long sur les capacités financières de l’entreprise. Incapable de solder une dette de 15 milliards de francs qu’elle a accumulée au fil des mois, l’entreprise a dû "supplier", en vain, la firme britannique pour qu’elle ne "coupe" pas l’alimentation de ses centrales qui fournissent 30 % de l’électricité dans le Grand Libreville. L’inflexibilité d’Aggreko témoigne ainsi de la déliquescence financière de l’entreprise.

Mais comment en est-on arrivé là pour une entreprise qui détient le monopole dans la fourniture de l’électricité dans tout le pays ? Si l’on peut pointer du doigt les soupçons de détournements et d’enrichissement illicite de ses cadres dirigeants, l’absence de maîtrise de la masse salariale, la prolifération de sous-traitants au sein de l’entreprise, l’inopérabilité de la structure organisationnelle…on ne peut pas occulter la responsabilité de l’État dans la situation actuelle de l’entreprise.

Selon l’ancien directeur général de la SEEG, Joël Lehman Sandoungout, les arriérés d’impayés de l’État vis-à-vis de la SEEG s’élèvent aujourd’hui à 72 milliards de francs. Face à l’incivisme du pouvoir déchu taxé de "principal mauvais payeur", il faut ajouter celle des consommateurs lambda mais aussi des entreprises publiques, parapubliques et dans une moindre mesure de quelques privés. Selon les chiffres officiels de la SEEG, à fin 2023, les impayés de la clientèle dépassent… les 180 milliards de francs.

Une dette largement sous-estimée, indiquent pour leur part les syndicats-maison, qui avancent le montant de 250 milliards de francs attribuable à la clientèle domestique (privée et industrielle). Malgré ce sombre tableau qui appelle pourtant à une réduction des charges de fonctionnement interne de l’entreprise, l’opinion nationale ne comprend pas le train de vie démesuré du directoire de l’entreprise qui, jusqu’au coup de balai du CTRI, s'est toujours offert des salaires mirobolants et des avantages en nature excessifs.

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