Une opération conjointement menée par la Police judiciaire (PJ) et Interpol a permis, lundi dernier, l’arrestation de quatre individus impliqués dans un vaste trafic de drogue, de faux médicaments et d’aphrodisiaques.
Il s'agit des Camerounais Thérèse Ndongo, Inès Ndikouo et Nomcel Tchetchoua et du Béninois Martin Terrou. Le réseau actif depuis plusieurs années "importait" illégalement au Gabon des produits en provenance du Cameroun. Ils sont essentiellement des substances prétendument destinées à augmenter la taille des femmes, faciliter l’accouchement ou traiter les troubles de l’érection chez les hommes. Ces produits, dépourvus de posologie et de contrôle sanitaire, représentaient un danger majeur pour la santé publique.
Selon les enquêteurs, Thérèse Ndongo, commerçante et propriétaire d’une boutique de prêt-à-porter à Libreville, utilisait son commerce pour couvrir en fait ses activités illicites. Aidée par sa sœur cadette, Inès Ndikouo, elle coordonnait la réception des "marchandises" envoyées en camion depuis le Cameroun par des complices pour la plupart des Camerounais. Les produits étaient ensuite récupérés dans une pseudo-agence située près du canal de Likouala, avant d’être ventilés localement.
La valeur des produits saisis lors de l’opération est estimée à plus de 13 millions de francs CFA.
Interrogée, Thérèse Ndongo a révélé que les produits leur étaient fournis gratuitement par leurs contacts au Cameroun. Une fois la vente effective au Gabon, une partie des revenus était envoyée aux complices, tandis que le reste était partagé entre les membres du réseau.
Nomcel Tchetchoua, l’un des suspects, a confirmé que ce trafic durait depuis plusieurs années, profitant de la demande croissante pour ces produits en Afrique centrale. Cependant, ces faux médicaments et aphrodisiaques ont des conséquences désastreuses sur la santé des utilisateurs.
Selon des sources judiciaires, plusieurs acheteurs ont souffert de complications graves, notamment des accidents vasculaires cérébraux (AVC), aussi bien chez les hommes que chez les femmes.
Face à ces risques, des échantillons des produits saisis ont été envoyés à l’Agence du médicament pour des analyses approfondies. Les quatre suspects, actuellement en garde à vue, devraient être présentés au parquet dans les prochains jours.
Ils risquent des poursuites pour trafic de substances illicites, mis en danger de la vie d’autrui et association de malfaiteurs.
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