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Société & Culture

Délestages : un retour sans fin aux coupures d’électricité

SEEG. © DR

Anita N., résidente de Bambouchine, se souvient de l’amertume ressentie lorsque son congélateur a cessé de fonctionner après une coupure d’électricité suivie d’un retour soudain. “C’est une perte énorme”, confie-t-elle. À Sotega, Jessy O. lutte contre une télécommande Bluetooth désormais hors service, victime des interruptions incessantes. Mais pour Rudy H., l’expérience a été encore plus surprenante. Alors qu’elle se faisait poser des extensions dans un salon de coiffure, “la Dame aux trois civils” a volé l’électricité, laissant sa tête encore pleine de colle. “La coiffeuse et moi avons prié ensemble”, raconte-t-elle, mélangeant humour et frustration. D’autres, comme Léonard M., passent des nuits difficiles, coincés entre la chaleur suffocante et les moustiques. “Impossible de dormir. Si ces nuits blanches nuisent à ma santé, qui en sera responsable ?”, se demande-t-il. À Akanda, Sylvie T. déplore la panne de son surpresseur : “Plus d’eau à la maison, et avec la SEEG qui nous prive déjà d’eau, c’est la double peine”, se lamente-t-elle.

Pour Brigitte d’Alibandeng, la situation est devenue intenable : “Avec la chaleur, les coupures d’électricité et d’eau, c’est invivable. Peut-être devrions-nous investir dans un groupe électrogène… mais ce n’est pas à la portée de tous.” Si les particuliers expriment leur colère, les professionnels ne sont pas en reste. Les coupures prolongées perturbent gravement les activités économiques. Une propriétaire de salon de coiffure constate les pertes accumulées, malgré des charges qui ne changent pas à la fin du mois. Un jeune entrepreneur dans le domaine des cosmétiques est tout aussi désabusé : “Avant, les coupures duraient quelques minutes. Maintenant, elles durent des heures, parfois des jours. Comment travailler dans ces conditions ?”

La situation est encore plus grave dans les hôpitaux. À la Fondation Jeanne-Ebori et au Centre Hospitalier Universitaire de Libreville (CHUL), les coupures mettent des vies en danger. Des témoignages rapportent des pannes d’électricité survenues alors que des patients étaient dans des ascenseurs ou au bloc opératoire. Les groupes électrogènes, souvent retardés, ne peuvent compenser les dégâts. Alors que l’on espérait avoir tourné la page des délestages, Libreville et ses environs se retrouvent à nouveau plongés dans l’incertitude des coupures, avec seulement un plan de délestage prévisionnel pour les 13 et 14 janvier 2025, consultable sur la page Facebook de la SEEG, mais rarement respecté.

Pourquoi cette situation persiste-t-elle ? Et quelles mesures sont prises pour y remédier ? Le Dr Séraphin Akure-Davain, récemment nommé ministre de l’Énergie, pourra-t-il trouver les solutions aux problèmes de la SEEG ? En attendant des réponses, c’est un pays tout entier qui oscille entre frustration, résignation et colère.

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